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Commentaire de Philippe D

sur Identité nationale, la panthère est lâchée


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Philippe D Philippe D 12 mai 2007 16:16

L’identité nationale, sa perception et son ministère :

Les français doutent perpétuellement d’eux-mêmes, remettent en question les valeurs, les leurs (historiques) et les valeurs plus générales : sociales, politiques, philosophiques, religieuses, culturelles ... C’est peut-être parcequ’ils sont plus ouverts aux idées extérieures que d’autres et que ce que l’on veut bien dire à leur sujet.

Douter n’est pas signe pour autant d’une non-adhésion à un socle de valeurs communes assez fermement ancrées dans les esprits. Douter n’est pas signe de faiblesse ou d’erreur. Ce n’est certes pas une bannière très fédératrice au premier abord, on l’a vu avec les tentatives récentes sur le drapeau national par exemple.

Vous êtes bretonne, je suis stéphanois, je n’ai pas moi de culture particulière à revendiquer ou à brandir en étendard. Ca ne me fait ni plus ni moins français que vous. Nous sommes, par delà des différences dûes à une histoire familiale ou régionale différentes, liés par tellement d’autres valeurs communes et nourris par l’apport de toutes ces différences, que ce qui peut nous relier est, sciemment ou inconsciemment, au moins aussi profond que nos différences.

Vous parlez d’identité politique, je préfère l’identité culturelle qui regroupe les questions philosophiques (et donc politiques) mais aussi religieuses, linguistiques etc... Nous sommes bien d’accord, les identités diverses existent en sous-jacents fondamentaux. Ils peuvent même être pour certains prédominants, mais nous avons tous reçu le même « lavage de cerveau » général (utilisation non péjorative du terme) : La connaissance des philosophes des lumières, les valeurs de la révolution et de la république ... Ces connaissances ont laissé de nombreuses traces dans nos esprits. Un socle de connaissances et de réflexions communes élaboré au fil des siècles avec ses quasi dogmes et ses questions.

L’identité nationale est un concept que ma génération (68tard) a essayé d’effacer. Nous nous réunissions à l’époque dans une culture déjà un peu globale, avec les jeunes américains, anglais, allemands ... pour construire, sans en avoir vraiment conscience d’ailleurs, une sorte d’identité transfrontière. Nous étions les enfants, la première génération de l’après guerre, qui devaient rejeter violemment les nationalismes quels qu’ils soient qui avaient suffisament montré leur idiotie. Nous cherchions par exemple, nous les jeunes hommes, à trouver le moyen d’échapper à la conscription. Avec beaucoup de réussite d’ailleurs tant l’état s’en foutait.

Vous me direz que l’on s’écarte un peu du ministère. Oui et non. Un grand nombre d’étrangers qui se sont installés en France avaient eux aussi reçu une éducation nourrie des mêmes références. Ils y adhèrent plus ou moins mais ils en connaissaient quelques rudiments. D’autres étrangers arrivant depuis moins longtemps ou de plus loin (asiatiques par exemple) n’ont pas beaucoup de raisons de connaître ces valeurs. Un « apprentissage » de ce qu’est la France, pour qu’ils sachent où ils arrivent et comment la société fonctionne (la langue en fait partie) ne me semble pas inutile à priori.

Un équilibre entre les personnes qui entrent sur le territoire pour y rester un certain temps et les possibilités d’hébergement décentes ne me paraitrait pas inutile lui non plus. Idem pour les besoins par secteur économique, géographique, idem pour la planification des besoins en nouvelles structures.

Les moyens et les conditions d’attribution de la nationalité française peuvent aussi faire l’objet d’une réflexion.

... Bref il me semble que le sujet est suffisamment vaste et complexe pour qu’il soit judicieux qu’une nouvelle structure puisse un peu centraliser et organiser. Et aussi pour chercher à simplifier les logiques et les démarches administratives.

Nous n’avons à l’heure actuelle aucune idée des contours d’un tel ministère. Je ne vois pas au nom de quoi il pourrait être par avance condamné et pouquoi il faudrait adopter une perception pessimiste sur un outil inexistant qui pourrait être défini de façon positive.


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