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Commentaire de skirlet

sur Des brèches dans le mur de la désinformation


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skirlet (---.---.36.18) 25 août 2006 14:12

« j’ai l’impression (assez salvatrice) de repartir sur de bonnes bases avec vous »

Il suffit de ne pas nous prendre pour une bande d’illuminés, ne pas nous faire des leçons de morale, et surtout - écouter un peu ce qu’on dit, les bases seront toujours bonnes smiley

« je doute que l’esperanto supplante un jour l’anglais, ni même obtienne un jour un véritable poid »

Figurez-vous que moi aussi. Parce que la vocation de l’espéranto n’est pas de supplanter les langues, et l’anglais est tout aussi respectable que les autres. De plus, l’espéranto ne cherche pas à se doter d’un poids économique ou militaire, d’une territoire où il serait la langue nationale. Son rôle est tout autre : celui d’intermédiaire. Et j’espère que l’humanité sera assez lucide pour y arriver, tout comme d’autres idées ont fait leur chemin.

« L’anglais a un grand nombre de locuteur non-natif. »

Je repose la même question : selon quels critères ce nombre est-il établi ? Et quel niveau est-il suffisant pour y classer un individu ? Moi, je connais une vingtaine de mots allemands, une dizaine de mots japonais, j’arrive à comprendre plus ou moins un texte en portugais, en biélorusse, en tchèque, sans avoir jamais appris ces langues, ni même fait une initiation. Faut-il me compter parmi les locuteurs ? smiley

« Donc de gens qui ont déjà fait l’effort de connaitre à différend niveaux cette langue. »

A la différence du vélo, les langues s’oublient. En tant que polyglotte, je pense être assez bien placée pour le dire. Même la langue maternelle peut devenir très « rouillée », si elle se pratique peu... En plus, l’espéranto, non content de prendre peu de temps pour faire arriver à un niveau honorable, est une langue très gratifiante à l’apprentissage, et le plaisir est une composante importante.

« Le chinois n’a malgré la grande population du pays, que peu de locuteurs non-natifs en comparaison. »

Tout change... le chinois connaît un regain d’intérêt important, les inscriptions aux cours du chinois ont augmenté de 33% l’année dernière, il est qualifié de « the next world language » (citation)... Il y a eu le grec, le latin, l’allemand, le français, et l’anglais n’est pas là pour l’éternité.

« en dehors de chine, on trouve surtout des sinophone (j’ignore le terme exact) dans la diaspora chinoise. »

Moi pas du tout comprendre...

« Ma question est donc la suivante : étant donné que j’ai pris connaissance de faits sur l’esperanto, puis je donner mon avis en étant digne d’être écouter ? »

Ma foi, si vous l’avez vraiment fait, rien ne l’empêche smiley

« cette déduction est basée sur la mise au point de MrBenichou qui dit que l’esperanto est une des plus belle chose au monde (que vous agréez sûrement) et que c’est un ratage (que vous refusez sûrement). »

Il n’a pas dit comme ça. Parce que qualifier l’espéranto du « plus gros ratage » est assez exagéré. En plus, si vous dites que le mot « m... » se raportait au foute, pourquoi ne pas supposer que « belle invention » s’y rapportait également ? Et puis, comme je l’ai déjà dit, pas la peine de chercher le triple sens dans ses paroles. Ce qui se conçoit bien s’énonce clairement, et s’il n’arrive pas à être clair, tant pis. Je reste sur mes positions sur le niveau de son humour.

« La plupart des journaux ont été apparement plutot laudatif sur la réunion. »

Quelle réunion ? Moi aussi, je perds le fil.

« Enfin, je ne pense pas qu’il y ai un mur du silence dans le sens d’une volonté commune des élites françaises de refuser l’esperanto par idéologie. Simplement un manque d’intérêt général fort regrettable de votre point de vue, mais nullement malveillant. »

Pourtant, c’est plus que ça. Les exemples : chaque année on nous assène un reportage sur la réunion de gitans. La population est-elle si impatiente de le revoir avec cette régularité, d’autant plus que c’est à chaque fois la même chose ? Les « marronniers » de l’été, souvent les mêmes vidéos exhumés à l’occasion, sur les gens dans les bouchons, ou sur la plage... Ou celui sur un couple d’Anglais qui ouvre un nouveau restau en Angleterre - oui, c’est hyper intéressant. Mais pas un mot, pas une seule ligne sur le congrès à Florence, parrainé par le président italien, par le ministre de culture, par des personnalités connues, tels que Andrea Bocelli et Luciano Pavarotti, par Dario Fo, prix Nobel de la littérature... Aucun dossier sur les problèmes linguistiques en Europe, le mot « espéranto » mentionné le plus souvent avec une teinte moqueuse ou en tant que métaphore. Le fait que les gens de toutes les couches sociales, venus de différents pays, arrivent à communiquer avec aisance, tandis que les institutions rament, ne mérite-t-il pas deux minutes à la télé ? Qui a largement montré l’inventeur de « europanto », un mélange de mots inintelligible. Le globish, une simple liste de mots, a été mentionné très favorablement dans plusierus journaux et revues, y compris « Science et vie junior », comme une possible solution au Babel mondial, tandis qu’on ne peut même pas faire ses courses avec. Non, je ne suis pas parano, mais tout ça donne à réfléchir.

Encore un détail : pourquoi on ne conseille pas les amateurs des jeux vidéo aller faire du sport au lieu de perdre leur temps, mais il est courant d’entendre « pourquoi tu perds ton temps avec l’espéranto, apprends plutôt l’anglais (fais du sport etc.) » Seulement ces gens oublient, que la majorité très écrasante d’espérantistes ont fait l’expérience de l’anglais, plusieurs le parlent couramment smiley

« Cela prouve qu’on ne peut pas dire »personne ne parle esperanto« au sens litteral »

Ben voilà, nous y sommes !

« mais de là à dire qu’on doit l’adopter, il y a du chemin. »

Et pourtant, on culpabilise les gens pour leur anglais...

« Le rapport thélot était concentré sur l’éducation nationale »

Je vous signale qu’il y a eu d’autres rapprots concentrés sur l’Education nationale, comme le rapport Legendre qui n’est pas du tout enthousiaste pour l’apprentissage précoce ni pour l’anglais obligatoire, et qui reste inconnu du public. http://www.senat.fr/rap/r03-063/r03-063.html

« c’est actuellement la langue véhiculaire (vous en conviendrez certainement) »

Avec quelques réserves, parce qu’elle marche mal en tant que moyen de communication.

« A côté, on ne peut que déplorer que le rapport Grin n’est pas été entendu. »

Je suis entièrement d’accord.

« Ne l’ayant pas lu »

Lisez-le donc ! Tout effort est bénéfique, et la lecture de ce rapport n’est pas un si grand effort que ça. Voici, pour la énième fois, le lien : http://cisad.adc.education.fr/hcee/documents/rapport_Grin.pdf#search=%22rapport%20education%20nationale%20l

Les réponses à plusieurs de vos questions s’y trouvent.

« Les anglais économisent 18 Mrd d’euros par an gràce à l’absence de traduction à faire. »

C’est plus que ça, cf. le rapport. Le chiffre y est bien expliqué.

« Mais si nous passions tous à l’esperanto, il y aurait premièrement une dépense folle à faire pour traduire tout ce qui a été fait en anglais, des dépenses folles de formation à l’esperanto (bien que plus facile, on parle ici de 350millions de personnes rien que pour l’europe). »

L’UE place (officiellement, sur papier) les langues à l’égalité. Donc l’obligation de la disponibilité des documents dans toutes les langues de l’UE et les frais qui vont avec. L’utilisation de l’espéranto évite de nombreux entrecroisement de traduction (à la place d’une personne pour anglais-polonais, portugais-norvégien etc., le document est rédigé dans une langue nationale, traduit vers l’espéranto par un natif de cette langue nationale, et ensuite traduit vers les autres langues à partir de l’espéranto. Les sites multiligues utilisant l’espéranto comme langue pont ont une riche expérience dans ce domaine, et je peux vous certifier que ça marche très bien). Ce qui limite les dépenses. Oui, au debut il faudra former les gens, mais un traducteur qui connait déjà quelques langues met peu de temps pour maîtriser l’espéranto (sans même être obligé de le parler couramment). Pas de séjours linguistiques, pas de stages coûteux.

Ensuite, il n’est pas nécessaire de mettre tout le monde à l’espéranto immédiatement. Un an au primaire en tant qu’introduction dans la linguistique générale, qui facilite l’apprentisssage des autres langues, n’est pas si cher. Et vu les économies qui seront faites très rapidement (au bout de deux ans, en comptant large), cela vaut le coup. Sans parler de la chose encore plus importante : la vrai égalité et la sauvegarde des langues.

« Par exemple, en informatique, les langages intermédiaires (pour passer d’une conception humaine à la compréhension machine) ne seraient pas traduisible justes par les européens. »

Je n’ai pas saisi le sens de cette phrase.


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