C’est donc bien ce que je disais.. Vous n’avez pas compris (en tous cas pas comme moi) le sens de l’article dont nous parlons. Antoine Gitton le résume bien dans l’un des derniers paragraphes : « Les auteurs ne se retrouvent pas dans ce libéralisme très primitif et revendiquent assez fortement un divorce partiel avec les éditeurs. Il s’agirait d’imaginer des droits d’exploitation directement aux auteurs, pour les rémunérer, indépendamment du contrat d’édition (une association forcée) avec l’éditeur. »
Moi je ne trouve pas ça comique du tout. C’est au contraire très grave, car on assiste là à la captation du génie humain au profit de quelques actionnaires d’industries médiatiques.
Les créateurs ou auteurs sont des gens à part. L’argent n’est pas leur moteur, mais il leur est pourtant nécessaire comme à tout un chacun dans nos sociétés modernes. Or, à l’inverse de la plupart des autres travailleurs, producteurs de biens physiques en quantités définies, ceux que produisent ces créateurs intellectuels sont immatériels mais reproductibles à l’infini. C’est ce qui en fait à la fois la valeur et la complexité. Comment définir la valeur d’une chose immatérielle sinon en fonction du plaisir ou de l’intérêt qu’elle suscite auprès du public ? Encore faut-il la porter à la connaissance de ce public et lui mettre entre les mains. Ca suppose deux choses : un support (moyen physique et matériel) de diffusion/distribution de l’oeuvre (par nature immatérielle).
Depuis la naissance de l’imprimerie, puis de l’industrie du disque, les deux choses étaient liées en effet, l’oeuvre elle-même et le support sur lequel elle était jusque là distribuée. (que ce soit papier pour les livres ou cire/vinyl/plastique pour les disques)
Avec l’irruption du Net, le citoyen lambda a gagné une énorme capacité d’accès aux oeuvres et c’est tant mieux pour tout le monde. Pour tout le monde SAUF pour les gens qui croyaient « tenir » l’octroi : les moyens de diffusion/distribution.
Le Net apporte une révolution sur le plan technique, MAIS PAS SUR LE PLAN CREATIF. Un auteur écrit aussi bien avec un stylo qu’avec un clavier d’ordinateur mais il n’en travaille pas moins à sa création. Tant qu’on n’aura pas inventé un cerveau électronique capable de réécrire la cinquième symphonie, l’auteur restera indispensable à l’humanité. Un cerveau d’intellectuel reste ce qu’il est, et son travail garde toute sa valeur. Après ça, la question de rentes ou de fortunes justifiées ou pas est secondaire. En l’état actuel des choses, c’est une conséquence regrettable du marché captif des majors/medias tenus par les mêmes actionnaires. C’est le public bien sûr qui a le droit de choisir et dire ses préférences. C’est le public qui fait (ou qui devrait faire) la célébrité d’un artiste auprès des medias. Pas le contraire !
En conséquence, c’est juste la diffusion/distribution qui doit s’adapter aux nouvelles technologies et voir ses coûts baisser. En l’occurrence les éditeurs et producteurs. En aucun cas les créateurs eux-mêmes ne doivent être victimes du progrès technologique, ou bien ils feront autre chose ! Et au final, c’est le public, vous et moi, qui sera privé des nouveaux talents en émergence. L’activité de création intellectuelle est essentielle, VITALE même, pour une société quelle qu’elle soit. C’est son avenir qui en dépend. Mais il ne dépend pas de quelques galettes plastiques de plus ou de moins.
Voilà tout le sens de ce « divorce » dont parle l’auteur de l’article.
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