Qui a gagné la deuxième guerre du Liban ? La question est délicate et mérite réflexion :
Si l’on raisonne en termes de destructions matérielles et de pertes civiles infligées à l’adversaire, alors la victoire israélienne est éclatante et incontestable.
Si l’on retient le critère des pertes militaires, la « victoire » israélienne devient d’un seul coup beaucoup moins nette : on passe d’un ratio de 1 pour 30 (pour les pertes civiles) à 1 pour 2.5 ou 3, ce qui compte tenu de la disproportion des forces en présence ne peut être décemment qualifiée de succès écrasant pour Israël.
- Si l’on se réfère aux objectifs de guerre claironnés par Israël, à savoir l’éradication complète de la force militaire du Hezbollah par la destruction de son arsenal, alors l’échec est patent : ses infrastructures ont souffert, certes, mais sa capacité de nuisance n’est pas sérieusement entamée. Du cotê du Hezbollah, dont l’objectif affiché, beaucoup plus modeste, était de tenir bon sous le déluge de feu israélien tout en provoquant des pertes conséquentes dans les rangs de Tsahal, le contrat a été largement rempli. Et ceux qui arguent que l’objectif de désarmement du Hezbollah sera indirectement atteint par l’application de la résolution de cessez-le-feu font preuve d’un optimisme hagard ou d’une naïveté assez confondante...
Si l’on se place d’un point de vue médiatique et psychologique, il semble acquis qu’Israël a dilapidé à cette occasion le plus clair du peu de capital de sympathie dont il disposait encore auprès de l’opinion publique mondiale. La disproportion flagrante de la réaction israélienne, les images quotidiennes de destruction d’infrastructures civiles et de villages entiers, de désastres écologiques (la marée noire...) et de massacres de civils libanais dont on se demande encore qu’elle était la justification militaire ont fait bien des dégats dans les consciences, y compris au sein des communautés juives...L’image d’Israël, déjà fort peu reluisante, sort on ne peut plus écornée de cette lamentable affaire. On ne peut pas dans le même temps dénoncer ceux qui parlent de « rayer Israêl de la carte » et mettre en application ce programme...au Liban ! Quant au Hezbollah, le courage de ses combattants, l’efficacité de sa stratégie militaire eu égard à l’asymétrie du rapport de force , son empressement à venir en aide aux victîmes du conflit, le soutien populaire réel dont il dispose et sa capacité à remplir ses engagements de façon responsable ont mis à mal l’image diabolisante d’un mouvement terroriste sanguinaire et incontrôlable qu’on cherchait à lui donner jusque là
Enfin, le bilan politique de cette guerre se passe de commentaires : tandis que le gouvernement israélien tente désespéremment de survivre à la tempête qu’il a lui-même inconsidéremment déclenchée, le Hezbollah, qui a certes du faire quelques concessions, sort globalement renforcé de la confrontation, tant localement qu’internationalement, en termes de crédibilité, d’influence et de prestige. De toute façon, ce qui compte surtout dans l’évaluaton de ce genre de conflit, c’est moins la réalité des faits sur le terrain que la perception qu’en ont ses différents acteurs et observateurs, dans la mesure où c’est elle qui détermine la suite des évènements... La réaction de la société israélienne n’est pas celle d’un peuple transporté par l’ivresse de la victoire. Amertume, ressentiment et impression de gachis y sont plutôt les sentiments dominants. Par contre, le monde arabe a pu, à tort ou raison, retrouver une certaine fierté en se délivrant partiellement du complexe d’infériorité militaire que lui a inspiré dans le passé l’apparente invicibilité israélienne. Quoiqu’il en soit, le recours à la force brutale pour « normaliser » les relations avec le Liban a été rétrospectivement une erreur historique majeure doublé d’un épouvantable gachis, quand on pense qu’Israël pourrait obtenir avec le Hezbollah libanais et la Syrie une paix aussi solide qu’avec l’Egypte et la Jordanie par la simple application du droit international, à savoir la restitution du Golan à la Syrie et des fermes de Cheeba(45 km2) au Liban. Le manque de hauteur de vue, d’exigence morale et de vision historique à long terme de la grande majorité des dirigeants israéliens, qu’ils soient de droite ou de gauche, est tout simplement affligeant. Israêl ne reviendra pas à la raison sans une pression internationale forte et déterminée à en finir avec ce conflit absurde, pression que le lobby juif américain empêche indéfiniment d’exercer, pour le plus grand malheur d’Israël et de ses voisins.
25/09 10:57 - hezbollah
bande de sioniste vous croyez que les resistant du hezbollah allaient vous lancer des pierres (...)
23/09 16:25 -
Ce sont les opinions publiques occidentales qui ont permis au Hesbollah d’échapper à (...)
23/09 16:19 -
18/09 10:06 - Hanssen
Vous vous posez la question de qui a gagne la guerre. Allez faire un tour au Sud Liban et vous (...)
16/09 08:30 - zen
@Cugel Synthèse trés pertinente, qui va droit à l’essentiel.
16/09 00:36 - jon
Un commandant israélien : Nous avons tiré plus d’un million de bombes à sous-munitions au (...)
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