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Commentaire de Boileau419

sur Faim dans le monde : une insurrection morale est-elle encore possible ?


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Boileau419 Boileau419 21 mai 2007 05:11

@Dryss et autres moralistes indignés :

La morale, ou plutôt une certaine morale fondée sur les trois a-prioris que j’ai cités plus haut, ne peut rien contre le fait que lorsqu’il y a trop de bouches à nourrir et pas assez de ressources, la famine et donc la mort doivent s’ensuivre. On peut évidemment faire venir la nourriture d’ailleurs, mais combien de temps cela peut-il durer ?

La seule solution serait de tenter de rétablir l’intégrité de l’environnement pour que les populations locales puissent vivre de leurs propres ressources (créer de vastes populations d’assistés en permanence n’est quand même pas une solution même si cela fait chaud au coeur de certaines personnes en mal d’une raison de vivre). Mais tout cela est évidemment impossible avec des taux de fécondité tels que ceux de certains pays africains. C’est probablement même impossible avec les populations actuelles. Il faudrait, à défaut de les abandonner à leur sort, stériliser à tour de bras, ce qui est évidemment très dur à faire, mais indispensable.

Quant à accueillir chez nous tous les affamés, c’est imposible aussi. Notre culpabilité réelle ou imaginaire vis-à-vis du Tiers-Monde ne permet pas de faire des multiplications de pain et de poisson comme in illo tempore en Galilée. Qu’on se le dise, la repentance ne nourrit pas son homme.

Donc, s’ils se présentaient demain à nos frontières, scénario décrit de façon magistrale par Jean Raspail dans le « Camp des Saints », il faudrait bien se préférer à eux et les repousser. Et s’ils refusaient, il faudrait bien en venir à la violence. Jean Raspail dans son livre pense plutôt que nous resterions les bras croisés et capitulerions sans conditions. Parce que nous devenus sots et mous. C’est ainsi que l’empire romain a fini aussi (sauf que eux se sont battus quand même).

L’homme n’est pas un ange et n’est pas rationnel. Il n’y pas de partage, l’histoire n’est qu’une longue boucherie, une longue fable sur l’amour de soi jusqu’à la haine de l’autre. Tant pis pour les Lumières et la Révolution française (elle-même une abominable boucherie malgré et peut-être même à cause de tous ses beaux principes...).

On voit à quels problèmes matériels et moraux complexes, insolubles même, on se trouve confronté dès que l’on contrarie les mécanismes régulateurs de la nature. Si la médecine ne s’était pas mêlée de la mort...

On voit que les dieux furent cléments envers l’humanité en tuant Esculape d’un coup de foudre.

On peut bien sûr rêver d’une solution technologique pour demain ou après demain quand on pourrait faire des protéines avec trois fois rien, mais s’il n’y avait pas de coup de baguette scientifique ?

On peut aussi rêver d’un monde où tous les hommes se convertiraient à la pauvreté du Poverello d’Assise et vivraient du strict minimum, ce qui peut-être permettrait à des dizaines de milliards d’hommes de survivre.

Un monde où les valeurs spirituelles seraient partagées par tous, où tout le monde ou presque serait moine ou un bikhu. Mais cela n’arrivera pas.

Là-dessus, la Bible est formelle : nous n’allons pas vers des lendemains qui chantent mais vers d’épouvantables catastrophes. Le salut est dans la nouvelle Jérusalem dépeinte par l’auteur de l’Apocalypse.

De fait, il n’est pas besoin de lire les Ecritures pour se rendre compte que si le nombre des hommes continue à augmenter à l’allure actuelle, il y aura des guerres et des famines effroyables. La nature se moque comme d’une guigne de l’évangile et de son « j’avais faim et vous m’avez nourri ». D’autant plus que personne n’a écouté l’injonction du Christ : « Cherchez D’ABORD le Royaume des Cieux et sa Justice et tout le reste vous sera donné de surcroît. » Nous avons au contraire fait un dieu de notre ventre et servi la chair.

Juste rétribution.

Aristote et tous les grands philosphes de l’Antiquité trouvaient normal qu’on abandonne les nouveaux-nés malformés. Aujourd’hui on trouve normal de pratiquer l’avortement. Combien d’enfants ainsi assassinés froidement chaque année ? Indignez-vous ô âmes vertueuses !

On trouve aussi normal que des centaines de milliers de personnes trouvent la mort dans des accidents de la route qui pourraient parfaitement être évités si on développait d’autres moyens de transport. On trouve normal de rejeter dans l’environnment des milliers de produits toxiques qui finissent par faire mourir des millions de personnes de cancer et d’autres maladies.

Ah que de causes d’indignation, que d’insurrections morales manquées !


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