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Commentaire de Pierre JC Allard

sur Quitterie Delmas : coqueluche de la blogosphère, abandonnée par son propre parti ?


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Pierre JC Allard Pierre JC Allard 23 mai 2007 04:49

Vu de Sirius - en fait de San Salvador C.A., ce qui est tout aussi « ailleurs »- cet intermède ne peut avoir que l’intérêt d’une étude de cas. Comment se présente le cas ?

Il est raisonnable de penser qu’au départ le QG du MoDem a choisi sans états d’âme la candidature qui lui semblait la plus apte a gagner. Il est possible, bien sûr, que des inimitiés personnelles aient joué un rôle dans ce choix - toute la vie politique en est pleine - mais il est improbable que cette décision ait retenu vraiment l’attention des Hautes Instances. Un parti en campagne a bien d’autres problèmes à régler et l’on a sans doute évincé Madame Delmas sans trop y réfléchir.

Ce qui a été une erreur, car on n’a pas pas vu ni surtout prévu au MoDem, toutes les conséquences de cette décision. On n’a pas vu que l’image du MoDem serait ternie par ce qui serait présenté comme un manque de sensibilité, un comportement de « vieux parti », une attitude, disons d’éléphanteau...

On ne l’a pas vu, mais surtout l’on n’a pas prévu la réaction de Madame Delmas. Cette réaction, pour des politiciens aguerris, était imprévisible parce que suicidaire. Suicidaire, pour la candidate déçue, de monter cette rebuffade subie en épingle et de montrer ainsi naîvement que son ambition personnelle pouvait aussi facilement avoir le meilleur de ses convictions de principes.

Diffusée ad nauseam par les blogues, cette « insensibilité », cette « ingratitude » du parti de Bayroux peut devenir une faute grave et avoir des conséquences hors de proportion àvec le péché véniel d’origine. C’est la réaction peu habile de Madame Delmas qui donne toute son importance à l’incident.

Rien mieux que ce faux pas se transformant peut-être en catastrophe ne peut illustrer la force des blogues... et le constat que les blogueurs sont encore des amateurs. C’est cet amateurisme qui leur vaut sympathie et crédibilité, mais c’est ce qui les rend aussi dangereux à manipuler qu’une fiole de nitro.

Le MoDem va perdre de un part son image a cet épisode ; Madame Delmas, si elle n’est pas récupérée instanter par l’UMP, y aura perdu ses chances d’une carrière politique, car on ne lui pardonnera pas une réaction qu’on jugera immature.

Le plus triste de ce « cas » est sans doute que les deux parties y perdront sans raison, puisque, sans une entente ferme avec le PS, il est fort probable que Madame Delmas,n’aurait pas été élue.. et que le candidat qu’on lui a préféré ne le sera pas davantage. ...

Ce qui suggère qu’il aurait été plus habile pour le MoDem de se garder l’amitié d’un blogueuse efficace en lui donnant l’investiture qu’elle souhaitait, et pour celle-ci, si on la lui eut refusé, d’accepter de bonne grâce ce refus, laissant par la suite planer le doute qu’elle aurait pu, ELLE, obtenir la victoire.

Les blogues sont une arme qu’il va falloir quelque temps pour intégrer judicieusement à l’arsenal de la politique. http://www.nouvellesociete.org /5153.html

Pierre JC Allard


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