Bon article. Merci.
En lisant les commentaires et leurs « notes » sur ce fil, il m’apparaît de plus en plus évident que finalement, quel que soit le média, télévision, radio, internet, littérature ou presse, on se tourne finalement vers ce que l’on a envie de voir, de lire ou d’entendre.
Regardez sur AV : il me semble bien qu’en fonction de la nature de l’article, disons pour simplifier, « gauchisant ou droitisant » , les commentaires favorables à l’article sont toujours notés beaucoup plus positivement que ceux qui le critiquent, critiques qui sont d’ailleurs assez rarement constructives.
Ce n’est qu’une impression qui mériterait une vraie étude, mais qui viendrait corroborer le commentaire de Hub que je me permets de reprendre ici : « Ceux qui regardaient TF1 avant que Sarkozy ne soit président et qui se contentaient déjà de cette soupe lobotomisante continueront à regarder cette chaîne quelques soient ses dirigeants ». C’est vrai. L’argument massue des chaînes commerciales étant qu’ « il faut donner aux gens ce qu’ils demandent », que « les gens n’ont pas envie de ‘se prendre la tête’ », arguments qui font preuve d’un profond mépris pour le « peuple » que l’on est censé divertir, assimilent la culture à la « prise de tête » et confondent « populaire » et « médiocre ».
Or, je m’élève avec vigueur contre l’idée qu’après une dure journée de labeur, il serait plus délassant de s’avachir devant les lamentables bavassages d’Arthur (ou autres... ça fait tellement longtemps que je ne vois plus TF1 qu’au « zapping » de Canal que je les connais même plus !) que de se régaler d’un bon film ou d’un bon documentaire ! Tout comme je revendique le droit de m’écrouler certains soirs devant un Dechavanne potache : c’est pas grave tant que je ne tombe ni dans le panneau de la pub, ni dans celui des SMS surtaxés. C’est une question de lucidité, et donc d’éducation, comme le reste, mais malheureusement, on n’écoute pas ceux qui en parlent- dont une récemment, mais baste...
L’éducation, c’est de l’action, de l’investissement, de l’engagement, de la disponibilité, des prises de risques et de responsabilités, c’est long, fatiguant, et ça ne donne pas de résultats immédiats ; bref, c’est tout le contraire d’une conduite individualiste, et ça n’est pas dans l’air du temps.
Je maintiens que lorsqu’une personne a le choix entre la qualité et le médiocre, elle choisit la qualité, qu’elle soit caissière ou professeur d’université. Mais encore faut -il être armé pour choisir !
On continue à présenter la culture comme « chiante », élitiste, hermétique, et sans doute, nos « élites intellectuelles » ont elle leur part de responsabilité dans cet état de fait, mais j’affirme haut et fort que si l’on donne les bases et les références pour avoir le choix, le choix est toujours celui du « mieux ».
Nous payons aujourd’hui la note de la « TV- baby-sitter ».
La TV : c’est un outil comme un autre. Tout dépend de la façon dont on l’utilise (pour les dirigeants) et la façon dont on s’en sert. Nos parents ou grands-parents peuvent avoir du mal à la gérer, mais nous sommes nés avec, nous la connaissons bien, et c’est à nous de faire en sorte qu’elle ne soit pas nuisible aux jeunes générations.
Elle existe : elle crée du lien social. Il n’y a qu’à écouter les conversations autour des machines à café et des cours de récré. On ne va tout de même pas l’interdire ! Ce serait comme interdire le feu sous prétexte qu’il brûle ou le marteau car on peut se cogner avec.
En revanche, on peut faire en sorte que les discussions soient critiques et de ne pas être stigmatisé comme sinistre intello pisse-froid psychorigide si on ne se tord pas de rire devant Cauet , ou comme beauf irresponsable si on s’esclaffe devant les guignols.
Les lamentations ne sont pas (plus) de mise : travaillons et mobilisons-nous pour que la TV soit comprise, décryptée, analysée, choisie et pas subie.
Faute de quoi , il ne faudra pas se plaindre de voir de plus en plus de gens sombrer dans la facilité plutôt que de rechercher la qualité.
Cathodiquement.