A l’instar des défenseurs américains du Second Amendement (ou du moins de l’interprétation qu’on en fait aujourd’hui), l’auteur semble considérer qu’il existe une frontière rigide entre d’un côté les criminels sans foi ni loi et de l’autre les honnêtes citoyens qui ne sauraient en aucun cas faire un mauvais usage d’une arme à feu. Ce n’est pas mon opinion. Certes, certaines personnes sont bien plus susceptibles de faire un mauvais usage d’une arme à feu que d’autres. Mais ce n’est pas parce qu’on est un « honnête citoyen » qui n’a jamais rien fait de bien mal jusque-là qu’on est miraculeusement immunisé aux faiblesses humaines comme la peur, les accès de colère, les impulsions sous l’effet de l’alcool ou de médicaments, les crises de désespoir, etc. Porter une arme, c’est avoir la tentation de s’en servir à chaque fois qu’on se sent menacé (à tort ou à raison), à chaque fois qu’on a une altercation violente, qu’on est émotionnellement blessé et ainsi de suite. Perdre le contrôle de ses moyens a des conséquences bien différentes selon qu’on porte une arme à feu ou non.
Plusieurs autres considérations sont à prendre en compte. D’abord, les accidents domestiques. Aux Etats-Unis, on ne compte plus les épisodes tragiques où un enfant a tué ou blessé quelqu’un (parfois lui-même) en manipulant une arme à feu appartenant à l’un de ses parents. Certes, ces accidents pourraient être évités en suivant des mesures de sécurité strictes. Mais comment serait-il possible que tous les gens portant une arme trouvent un moyen absolument sûr d’empêcher leurs enfant d’y avoir accès et le respectent absolument toujours ?
Il faut aussi songer que porter une arme ne signifie pas nécessairement savoir s’en servir. Quelqu’un qui qui porte une arme à feu sans connaître les consignes de sécurité ni savoir viser est un danger pour lui-même et pour les autres.
Aux Etats-Unis, le gros argument pour le port d’arme est qu’il offre les moyens de se défendre contre les criminels (qu’on suppose tous armés, quelle que soit la législation). Mais, si tout le monde porte une arme à feu, les criminels réagiront en conséquent. Ils feront feu sur leurs victimes s’ils pensent qu’elles sont armées et sur le point de se défendre. Si un criminel veut tuer quelqu’un, il ne lui offrira pas un duel au soleil à la John Wayne, il lui tirera dessus par surprise, sans lui laisser le temps de réagir.
J’ajouterai qu’il est absurde d’essayer de justifier le port d’armes en comparant les armes à feu à des objets potentiellement dangereux comme les ciseaux et autres, qu’on est libre de transporter comme on le souhaite. Il existe, c’est certain, des tas de façons d’occire son prochain. Mais les armes à feu en font quelque chose d’extraordinairement facile.
24/05 19:07 - Niamastrachno
Non c’est le contraire : les armes c’est mal, mais parfois ça fait du bien :-)) je (...)
24/05 19:06 - derrickhunter
Il faut quand meme reconnaitre qu’il regne un cafouillage total des qu’on parle des (...)
24/05 18:57 - jako
24/05 18:46 - CAMBRONNE
24/05 15:28 - pinkert
Les armes à feu ne sont pas interdites en France.Elles sont soumises soit à autorisation, soit (...)
24/05 12:46 - Schwarzenegger
Peut être que certains chasseurs se comporteraient mieux s’il y avait possibilité de (...)
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