Ce petit billet d’humeur de Georges Yang aborde un problème majeur, à sa façon, et ne démérite pas.
Hier j’ai emmené mes petits enfants qui voulaient voir « Pirates des Caraïbe », dans le « Ciné Center » : multiplex, 10 salles 5000 places, jeux vidéos et mini succursales McDo dans le vaste hall d’entrée, immense parking.
Il y avait dans la salle une grande majorité d’ados et d’enfants comme on s’en doute, dont certains très jeunes. La séance a débuté à 14 heures par près d’une demi heure de pub, suivie d’un entracte. Le film a démarré par une séquence invraisemblable, surréaliste : dans une sorte d’immense grotte ou carrière à ciel ouvert, on voyait en contre plongée une image sale, étirée verticalement montrant, entourés par des soldats, de pauvres hères en haillons venir se faire pendre par séries de 12. Parmi eux un enfant qu’un bourreau a dû installer sur un tabouret pour le mettre à hauteur du nœud coulant. L’enfant s’est alors mis à chanter une vieille mélodie corsaire, suivi bientôt par ce qu’il restait de cette longue et malheureuse cohorte de gibiers de potence, pas encore passés de vie à trépas.
J’imaginais tout ces petits enfants dans la salle, certains assistant peut-être pour la première fois de leur vie à une séance de cinéma. Le pire était à venir. Je ne vais pas raconter le film, je ne saurais le faire correctement. Disons que, au bout d’une heure de projection, il s’est brusquement interrompu, sur une scène de « transition », une sorte de fin de chapitre. Les lumières se sont allumées dans la salle. Les gens se sont regardés. On a entendu beaucoup penser tout haut, mi déçus, mi étonnés :« c’est fini !? ». D’autres sont sortis de la salle en disant un peu bêtement autour d’eux qu’ils allaient aux toilettes. Tous regardaient furtivement vers la salle de projection, espérant y voir un opérateur changer les bobines ou un faisceau de lumière en sortir ! L’interruption a duré entre 10 et 20 minutes. Il n’y a pas eu d’annonce : ni excuses ni explications.
Lorsque le film a repris, manifestement nous avions perdu une bonne séquence du film. Mais comme l’histoire n’est au fond qu’un prétexte à assommer le spectateur par la démonstration d’un savoir faire cinématographique époustouflant et sordide, j’ai renoncé a demander le remboursement de mes billets.
Voilà, je voulais rebondir à chaud, sur ce titre « Les cornichons », merci Georges Yang : j’ai essayé, à ma façon d’illustrer la fabrication des cornichons.