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Commentaire de Marcel Patoulatchi

sur Les juifs en France, selon un pro-israélien qui n'en a cure d'Israël


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Marcel Patoulatchi (---.---.103.59) 30 août 2006 18:41

Les protestants étaient aussi concerné par l’interdit concernant l’usure.

Cet interdit n’est pas spécialement obtus, il était fondé religieusement sur le principe que nul ne peut s’approprier le temps qui revenait uniquement au divin. Les penseurs de l’époque fourbilaient de démonstrations à cet endroit. Les protestants se référant aux mêmes dogmes devaient théoriquement s’y plier aussi. L’Église était justement plutôt ouverte et acceptait un certain nombre de tolérances, ce qui provoquait des troubles internes expliquant l’état d’esprit de certains courants contestataires au sein de l’Eglise. Valdès, à l’origine du courant des vaudois (qui à terme fut considéré par l’Eglise comme hérétique, bien qu’au contraire des cathares ses positions n’était pas inconciliables avec le dogme) était, par exemple, au départ un riche commerçant. Contrairement à une idée assez répandue, beaucoup de courants contestataires dans l’Église n’étaient pas des courants progressistes mais des courants réactionnaires, critiquant les accomodement de l’Église avec le monde moderne, revendiquant un retour aux sources, souvent en s’identifiant aux apôtres.

Il ne fait nul doute néanmoins que de fait, les juifs riches bénéficiait de l’absence d’interdit religieux concernant l’usure. L’usure, qui est aujourd’hui un terme péjoratif désignant un prêt à taux d’intérêt abusif, à l’époque désignait simplement l’intérêt (symbolisant l’usure de la pièce, qui n’était pas qu’une image d’ailleurs, vu la piètre qualité des monnaies d’alors). L’habitude fut prise, en tant de famine, d’aller faire un petit pogrom contre le juif « usurier » qu’on accusait d’avoir empoisonné le puits du village, ce qui dans la foulée effaçait les dettes de la moitié du village. On trouve là l’esprit de l’anti-judaïsme à l’origine de notre antisémitisme contemporain.

Néanmoins, je ne pense pas que cette liberté religieuse concernant l’argent explique tout. Sinon, elle n’expliquerait pas la main-mise protestante tout à fait comparable. Concernant les protestants, on met en avant leur mentalité élitiste où la réussite sociale était parfois interprétée comme la marque d’une élection divine. On peut souligner que leur éducation basée sur la lecture (et non sur l’image et l’oral ; ce qui est le cas catholique) développait sans doute certaines aptitudes et s’adressait d’emblée à des milieux plus développés (puisque non-analphabètes). On remarque que le même discours peut-être tenus des juifs, qui, selon ce que j’en ai compris connaissent une éducation religieuse très exigeante (notamment le fait d’apprendre la Torah), une culture d’exigence.


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