Mon cher Michael, je partage avec vous un grand nombre de points de vue, mais je reste malgré tout beaucoup moins optimiste vis-à-vis de la contestation des fonctionnaires. Je m’explique, une grande majorité de fonctionnaire sont rentrés dans la fonction publique justement pour être à l’abris de ces changements (regardez les études sociologiques qui montrent que 70% des jeunes veulent devenir fonctionnaire pour la sécurité de l’emploi et l’assurance de rester tranquiles)
Le problème principal de notre système est la non responsabilité de ses actes pour les fonctionnaires : pas de sanction évidemment mais surtout pas d’évalution convenable des objectifs à atteindre regardez ce qui se fait déjà : nos enseignants ne peuvent pas obtenir de mauvaises notes et quand la note est basse la sanction n’est jamais là (pas de retour en formation, pas d’aide spécifique afin de s’améliorer etc... donc on constate l’incompétence mais on ne fait rien- on se demande à quoi servent ces évaluations)
Ceci a des conscéquences facheuses sur la motivation ou tout simplement pour les choix de vie des fonctionnaires. Prennons votre exemple de maître de conf. vous pouvez décider d’arrêter votre recherche en faisant le minimum (recyclage de votre thèse, utilisation des données de vos étudiants) tout en continuant d’assurer votre charge de cours (là aussi au minima)et continuer votre carrière comme si rien n’était car avec le temps que vous dégagez ainsi vous pouvez soigner vos relations, entrer dans les bonnes commissions etc...
moralité on vous engage pour faire des cours (qui ne sont pas évalués) et faire de la recherche (elle aussi très peu évaluée) mais vous pouvez très bien décider de faire tout autre chose...
et ceci est transposable dans beaucoup de métiers de la fonction publique... conaiisez vous l’histoire des livres qui sont bouffés par des souris dans une bibliothèque
publique ? Grand malheur, les livres sont rongés par des souris, pour y faire face le directeur convoque une réunion du collège des conservateurs : il y découle l’utilisation d’un chat pour chasser les souris ! Très bien quelques mois passent jusqu’au jour où horreur les livres sont à nouveau rongés ! que ce passe-t-il ? demande la directeur, rien nous venons de titulariser le chat.....
anecdote insignifiante mais qui malheureusement reflète assez bien la réalité, il existe des services qui ne fonctionnent que grâce à l’utilisation de vacataires ou de contractuels et lorsque ces postes sont pourvus par des titulaires, le travail s’en fait nettement sentir...