Sympathique petit article !
Je souhaiterai apporter ma pierre à cette constatation qui me semble bien plus alarmante que ne laisse le penser au 1er abord ce constat indéniable : où sont passés les lieux de convivialité ?
Pour ma part je vis au beau milieu de Panam - je parlerai donc de ma ville hein pas d’amalgame - où l’on trouve à boire et à manger (au sens propre comme au figuré) et dont l’alimentation en lieux de convivialité est très variable d’un arrondissement à un autre...
On parle ici de bistrots, bar, cafés lieux que j’ai un peu de mal à différencier mais qui en tout état de cause ont effectivement tendance à disparaître. Il y a à mon sens plusieurs symptômes sans équivoque :
1. les gens ne vont plus dans les bistrots (TF1, M6, claire-chazal, qui veut gagner de la tune)
2. beaucoup de bar sont rachetés par des chinois
3. peu de gens s’identifient à la culture chinoise bien que ceux-ci s’intègrent assez facilement dans le décors (mais ce sont souvent des rapias, business is business, pas de demi gratos à la 3ème tournée etc...
4. Les auvergnats ont un lobbying énorme sur ce type de commerce et tuent dans l’oeuf la concurrence (véridique)
5. Les bars bobo s’étendent, ce qui me fait franchement mal au ... sachant que je déteste ces ambiances lubrifiées où il est censé résonner la convivialité alors que ce n’est que du m’as-tu-vu primaire, le lieu privilégié de rencontre des étudiants en commerce (j’exagère mais il y a du vrai) et où le verre de vin équivaut au tiers du smic
6. Une société qui s’arque boute sur les pires
fondamentaux d’Aldous Huxley
7. Une idée selon laquelle une vie doit être absolument irréprochable (cf le nain en jogging)
8. Une idée selon laquelle il n’y a de place que pour le business (combien de bars ne faisaient pas fortune en leur temps, aujourd’hui c’est de l’ordre du crime, une banque ne soutiendra jamais un cafetier passionné limite financièrement)
9. etc...
Autre chose qui me vient à l’esprit, c’est la disparition des petits commerces qui tient de fait du même principe : un remplacement inexorable des petits commerces par les grandes enseignes dénature la relation client / commerçant.
Il y a une nette différence entre aller chez le boucher (nanar et josette) et acheter de la viande hachée au super du coin (même si on connaît le responsable de rayon).
Il n’y a qu’à voir les pubs à la con qu’on nous sert à la pelle : « vous ne viendrez plus chez nous par hasard », « notre priorité c’est vous » etc... autant de mentises éhontées qui feraient rougir les joues de tous les saints.
Preuve s’il en est que la demande existe...
Evolution majeure que je constate et qui set relativement jeune mais bien réelle et terriblement sournoise, le remplacement du « reubeu » du coin soumis à rude concurrence par... le monop’ (hybride de reubeu ouvert jusqu’à 2h du mat’, 2x plus cher que chez le reubeu lui-même 2x plus cher qu’ailleurs !), les distributeurs automatiques de sandwichs, boissons, PQ (véridique)etc...
Bref, c’est môche, j’ai du mal à accepter qu’on préfère s’étendre sur du sky plutôt que de chevaucher savamment un chaise de bistrot, je ne connais personne de mon quartier (ou si peu) là où avant nous nous connaissions tous et étions moins assujettis à ces disputes aveugles de voisinage, parce que la télé est trop forte ou que les poubelles sont sur le palier...
Une des dernières initiatives de la mairie de paris sont les soirées de quartier, ça marche bien mais il y a toujours des biens pensants pour gueuler depuis leurs fenêtre à 19h...
Bref, j’ai toujours un p’tit bistrot, mais il n’est pas dans mon quartier et ça me fait bien chier...