@ Paradisial
Je vais vous poser le problème autrement :
Pour les juifs, la Torah - l’Ancien testament - est le livre où s’exprime Dieu par la voix de ses prophètes. Cela signifie qu’il s’y trouve, par delà le texte littéral, des messages plus ou moins cachés, plus ou moins énigmatiques et, ce qui est très important, des annonces pour les temps futurs, c’est-à-dire des prophéties.
Cela signifie qu’en décryptant certains textes - travail d’exégètes - on peut prévoir un événement qui va se produire - par exemple l’arrivée du messie - et même sa date.
Cela signifie qu’on peut faire un rapprochement avec un événement qui se produit, au moment où il se produit, et un ancien texte qui l’aurait annoncé plus ou moins sybillement.
L’exécution des jeunes gens et de leurs docteurs sur l’ordre d’Hérode est assimilable à un massacre d’enfants innocents. C’est un événement important qui n’a pu se faire - dans l’esprit des Juifs - que parce qu’il était, en quelque sorte, inscrit dans le plan divin. Cet événement était donc déjà connu de Yahvé avant qu’il ne se produise. Aussitôt après l’exécution, il suffisait donc aux exégètes juifs de relire tous les textes de la Torah pour y rechercher le passage où ce massacre était annoncé. Et en effet, on trouve le passage suivant chez le prophète Jérémie qui semble correspondre : « Ainsi parle Yahvé ! Ecoutez à Rama, on entend des plaintes, des pleurs amers, c’est Rachel qui pleure ses fils... »
Mathieu a donc fait une harmonisation entre l’événement réel et la prophétie de Jérémie. Entre les deux, il n’y a pas « similitude » (identité) mais analogie (un peu tirée par les cheveux si vous voulez mais pas dans l’esprit de Mathieu). C’est pour cela que je parle de langage analogique.