L’affaire Markovic - fin 1968
L’affaire Markovic : une sordide affaire politique greffée sur un fait divers banal. Dans le village d’Élancourt (Yvelines), le corps décomposé de Stephan Markovic est trouvé dans une décharge. Cet ancien garde du corps d’Alain Delon, d’origine yougoslave, vivait dans un des apartements de la star du cinéma. La correspondance privée de Markovic semble impliquer Delon et un truand corse François Marcantoni.
Le juge Patard qui mène l’instruction interroge au départ Delon, et Marcantoni. Puis un évènement fait tout basculer : une lettre anonyme dans le Figaro implique de hauts fonctionnaires et d’anciens membres du gouvernement dans des soirées douteuses organisées par Marcantoni. Puis on apprend qu’un certain yougoslave nommé Akov, a des révélations à faire. On est désormais loin du simple fait divers, et l’affaire devient politique. Le tout Paris ne parle que de l’Affaire Markovic et les rumeurs s’amplifient, on parle même de photos. La rumeur finira par atteindre les oreilles de Georges Pompidou lui-même. Il en sera profondément meurtri et avouera plus tard qu’il était proche du désespoir.
Cette affaire ne sera jamais totalement élucidée, mais il est certain que des hommes politiques et membres du gouvernement ont profité de l’affaire criminelle pour y greffer une affaire politique afin d’assassiner la personalité publique des Pompidou. Les fausses déclarations, des témoignages de mythomanes, des photos truquées ont été les outils d’une campagne de salissage. Georges Pompidou sera tout particulièrement touché au plus profond de lui-même par le fait qu’on ait voulu l’attaquer indirectement en impliquant sa femme pour qui il avait énormément d’affection.
Pompidou, lors d’un entretien avec de Gaulle, lui exposera très clairement sa déception face à la réaction des hommes politiques au pouvoir. /« Mon Général, vous savez pourquoi j’ai demandé à vous voir. J’ai trois choses à vous dire : Je connais assez ma femme pour savoir qu’il est impensable qu’elle se trouve mêlée si peu que ce soit à cette affaire. On cherchera peut-être à »me mettre dans le coup« . Nulle part on me trouvera. Je n’en dirai pas autant de tous vos ministres. Ni place Vendôme, chez M. Capitant, ni à Matignon, chez M. Couve de Murville, ni à l’Elysée, il n’y a eu la moindre réaction d’homme d’honneur. »/ Pompidou affirmera par la suite que de Gaulle ne semblait pas satisfait de lui-même en le quittant. L’affaire aura eu une conséquence durable : une rupture personelle entre Pompidou et de Gaulle.
En 1969, quand Georges Pompidou accède à la présidence, il demande le départ de Jean-Charles Marchiani du SDECE : il le tient comme responsable de la création et de la diffusion de photos truquées. Vingt ans après la mort de Pompidou, Charles Pasqua nommera Marchiani préfet ...
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