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Commentaire de carnac

sur Heures supplémentaires : les dix questions à se poser


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carnac carnac 3 juin 2007 09:01

pour christoff Ai-je une connaissance suffisante du monde industriel du travail ? Il se trouve qu’une de mes soeurs est mariée au patron du MEDEF de la région PACA ce qui me permet de rencontrer des personnes de ce milieu et d’avoir des conversations intéressantes.

Par ailleurs un de mes frères a créé une entreprise dans le domaine de la production pharmaceutique de produits pour les opérations chirurgicales des yeux . Cette entreprise est passée de quelques années de 3 fondateurs qui y avaient mis leurs primes de licenciements économiques à 120 personnes , cotée au second marché

Le domaine de la gestion immobilière vous met en relation étroite avec le BPT car il faut bien construire et réparer les immeubles. Dans ce domaine vous cotoyez de grands groupes comme des PME TPE : l’artisanat.

Aux prud’hommes on voit en encadrement des employeurs de toutes spécialités ce qui permet de comprendre aussi un certain nombre de réactions.

Dans la section encadrement où je siège nous avons également le n°3 du groupe SAINT GOBAIN et j’ai donc eu l’occasion de parler avec lui de certaines orientations stratégiques de son groupe pour en comprendre la finalité ; enfin j’ai eu à juger certaines pratiques dans le groupe PORCHER ce qui éclaire de façon interne la gouvernance de ces groupes.

Ceci dit je ne prétends nullement avoir une connaissance détaillée et approfondie de ces domaines variés mais je pense avoir un panel en tête assez représentatif des difficultés des entreprises de tailles très variées et de secteurs très variés.

Vous ne me retirez pas de la tête que nous avons deux sortes d’entreprises : de vraies communautés de travail où l’importance du « bel ouvrage » , du sérieux, a des conséquences directes sur votre avenir. C’est le cas de la coopérative ouvrière que vous citez mais aussi d’une partie de l’artisanat. Parallèlement nous avons une conception de l’entreprise pûrement financière où c’est la rémunération rapide du capital qui prévaut sur le travail des salariés et qui prévaut sur le développement « durable » de l’entreprise.

Ce que je vois c’est que cette seconde conception prend peu à peu le pas sur la première.

Dans ce contexte l’employeur fait « un coup » , cela marche tant que cela marche et l’on recueille un maximum de bénéfices si bien que chaque fois qu’il y a lieu de faire un arbitrage financier c’est le salarié le moins disant qui l’emporte , l’investissement industriel le moins cher et surtout pas de formation ... Les employés y deviennent cyniques à l’image de leurs dirigeants car ils savent qu’ils ne sont là que pour un temps donc ils « salopent » le travail.

Notre président a mis parait-il au centre de ses préoccupations la VALEUR DU TRAVAIL et il résoud cela par la DIMINUTION DU PRIX DE L HEURE TRAVAILLEE qui a toujours eu une part de revenus immédiats (vos salaires) et des prestations différées (votre retraite) ...

Voilà le paradoxe qui m’amène à dénoncer le nouveau mécanisme des heures supplémentaires qui baisse en fait la rémunération du travail.

En plus c’est totalement illusoire de penser que dans le textile par exemple nos salariés auront un coût du travail égal à celui de la Chine, baisser LA VALEUR DU TRAVAIL n’aurait de sens que si nous avions la possibilité de nous aligner sur nos concurrents ce qui n’est pas le cas.

Dans ce contexte de mobilité de l’emploi, la France créant autant d’emplois qu’elle en détruit voir le rapport de mars 2007 du conseil d’orientation pour l’emploi , je plaide pour une bonne rémunération de l’heure travaillée qui MOTIVE et des transitions professionnelles sécurisées pour passer le plus aisément possible d’un emploi à l’autre ce qui nous adaptera aux effets de la mondialisation.


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