Vous avez tout à fait raison : le manque apparent d’initiative des fonctionnaires et d’innovation dans la fonction publique n’est en rien le fait du manque de dévouement des fonctionnaires, car celui-ci, quand il existe -et c’est très rare- est une conséquence et non une cause de l’étouffement systématique auquel le personnel (qui n’est pas considéré comme des personnes mais comme des fonctions sur une organigramme) est soumis par leur hiérarchie qui est souvent double, si ce n’est triple qui coopèrent pour gérer les corps : l’administrative (on ouvre systématiquement la parapluie), la syndicale (on défend les statuts et les prérogatives contre l’arbitraire de la hiérarchie administrative) et parfois la pédagogique dans l’éducation nationale (Inspection éclair pour l’avancement).
Nul n’a intérêt alors, sauf à prendre des risques incalculables pour sa carrière, de se mettre à dos cette double, voire triple hiérarchie qui défend les acquis comme condition de la soumission consentie à l’état. Ce système, sous le but apparent de rendre les fonctionnaires indépendants des usagers et des pression extérieures privées, ne reconnaît en rien les services rendus auprès des usagers.
L’état se prétend par définition l’incarnation de « l’intérêt général » et celui-ci, comme chacun sait , doit s’imposer contre celui, toujours suspect de particularisme, des usagers. Donc les fonctionnaires sont priés de ne pas répondre à la demande sauf lorsque les choses se gâtent. Or la reconnaissance passe par cette réponse ; mis cela voudrait dire que l’état et ses procédures impératives n’aient plus le monopole de l’intérêt général.
Et voilà pourquoi votre fille est muette (comme l’armée) !