Bonjour,
Vu la masse de réponses, je pense qu’il serait vain d’essayer de résumer un tel problème en quelques lignes.
Néanmoins j’insiste : au lieu de toujours incriminer les gens, je pense qu’il serait grand temps de regarder du côté des STRUCTURES de décisions et de MANAGEMENT.
Il y a 3 fonctions publiques, 3 façons de faire.
Mais dans l’ensemble, toujours les mêmes problèmes dans la FPT et la FE (état) : la direction ce sont les élus, pas des PDG ou DG.
Les élus décident, les autres suivent et alimentent les dossiers. A partir de ce postulat, il est déjà erronné de croire que quiconque en fonctionnaire est « autonome » et maître de ses choix sauf à avoir un feu vert politique en ce sens. C’est clair.
Par ailleurs, les « conflits de chefs », cela existe. Pour se disputer la matière, les primes et surtout l’intérêt des élus. Certains ne pensent qu’à ça, exister auprès des élus. Donc le management des troupes, ils s’en cognent.
Pour les aspects « structurels » je pense qu’il est notable d’insister sur le fait qu’un chef de service ne manage en rien les personnes avec qui il travaille : il manage la matière de travaille, mais la carrière, la paie, les primes etc... c’est le rôle des RH.
Les RH eux ne voient pas le terrain, ne savent pas qui est bon ou pas, et encore moins qui mérite quoi.
Quant à établir des indicateurs, comment évaluer un service de moyens généraux d’un service informatique ?
Je pense que les verrous de l’administration sont structurels car ils ne laissent pas les idées, les initiatives, les « autonomes » remonter. TOut ce qui est novateur est broyé par la machine.
On attend toujours la bequée de l’idée provenant d’élus trop souvent redoutés et dépassés par le temps dans lequel ils vivent : sans programme de leur part, trop d’administrations sont figées.
Trop de directeurs jouent la carte « pas de vague » alors qu’il faudrait au contraire créer des tsunamis d’innovations et de mutualisation de moyens.
Je vous le dis, le problème n’est pas tant les « fonctionnaires » et leur 5 millions de cas, mais plutôt le poids d’une structure hiérarchique hors du temps.
A Marseille, record de France, on peut monter à N+32, soit 31 chefs jusqu’à l’élu qui valide. On imagine donc la souplesse pour lancer des projets... surtout quand on doit concerter avec d’AUTRES administrations (donc N+32 x 4-10 acteurs, je vous laisse imaginer le « bordel »).
Trop d’élus, trop d’échelons hiérarchiques, trop peu de spontanéité et de responsabilité, crise de confiance, manque d’autonomie, tels sont les maux que la France paie tous les jours au prix fort.