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Commentaire de Paul Villach

sur La femme d'aujourd'hui selon la Banque populaire... et la Vénus d'Urbino du Titien


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Paul Villach Paul Villach 4 juin 2007 10:46

« Le dominant, demandez-vous, cher Océan, n’est-il pas le plus souvent celui dont j’aimerais avoir les avantages attachés à sa position mais sans les inconvénients, tout en conservant les avantages attachés à la mienne, mais sans les inconvénients ? »

Oui, bien sûr, et j’ajouterai - comme l’a montré Stanley Milgram - que l’abandon du fardeau de leur responsabilité est un bonheur pour les exécutants quand ils peuvent se cacher derrière l’ordre reçu pour justifier leur obéissance aveugle et du même coup leur délit ou leur crime. Voyez la stratégie des kapos et des officiers nazis à Nuremberg :« J’ai obéi aux ordres ! » n’ont ils cessé de répéter, comme si c’était une excuse. Voyez comme Papon a fait de même en 1998 au cours de son procès !

Toutes les stratégies ont été tenté dans l’histoire, qu’il s’agisse de maintenir la domination ou de la renverser. La pire des perversions, on l’a vu, est pour le dominé de prendre la place du dominant et d’en adopter les comportements à son tour : c’est une des recettes qui obéit à la formule du Guépard : il faut bien changer quelque chose pour que rien ne change.

Il reste que la relation dominant/dominé est intrinsèquement perverse et génératrice de toutes les perversions : c’est du perdant/perdant. Peut-on régner sur des serfs avilis sans s’avilir soi-même ? Non ! Y trouver du plaisir ? Sûrement, à en juger par l’Histoire ! À commencer par les tyranneaux de famille qui, humiliés au bureau ou à l’usine, décompensent à la maison ! Ou les tyranneaux de chef de service qui n’ont guigné la place que pour une reconnaissance sociale qu’ils font sentir à leurs subordonnés. Depuis qu’aucun contre-pouvoir ne s’y oppose, voyez l’épidémie de harcèlement moral qui est devenu une méthode d’administration. La loi contre cette perversion a beau exister : elle n’est pas appliquée, y compris par la justice !

Mais ce rejet de ma part de la relation dominant/dominé n’implique pas le rejet de la relation autorité/subordonné qui structure une société pour sa survie. Il suffit, pour que cette relation ne soit pas contaminée par la perversion de la relation dominant/dominé, que deux conditions soient réunies : 1- que l’autorité soit légitimement établie et 2- que la loi soit la même pour tous, sans passe-droit pour l’autorité. C’est en principe ce sur quoi se fonde le contrat démocratique. Est-il nécessaire de souligner qu’on est très loin du compte aujourd’hui ? C’est même ce qui caractérise la régression démocratique sévère que nous vivons. Paul Villach


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