Je suis assez étonné des résultats de votre logique, penser que le nouveau centre puisse avoir une liberté de parole est une belle intention balayée instantanément en s’affichant « de la majorité présidentielle ».
Reconnaissons sans fausse pudeur qu’il s’agit de segmenter le centre , comme certains commerçants ouvrant plusieurs boutiques dans des villages afin de saturer la demande avant même la concurrence.
Imaginer comme vous le dite que « l’UMP et Nicolas Sarkozy puissent faire seul le travail de concertation », même par défaut reconnaissez l’antinomie de l’idée... par définition la concertation ne peut se faire seul...
La présidence de la commission des finances ne peut a elle seule responsabiliser l’opposition, mais même cela est remis en question. Et en effet ce qui restera d’opposition se livrera certainement a une guerilla et de nuisance systématique plus par soucis d’exister que de réellement peser sur les décisions.
Nous nous trouvons aujourd’hui à la veille d’un monopole politique. Et le monopole est mauvais conseil.
Sans présumer de l’action de ce gouvernement, il est absolument certain que l’absence de contradiction, la non nécessité de négociation ou de compromis, ne peut aboutir qu’a des erreurs.
Avec des majorités assurées on a vu le PS passer les 35h en dépit du bon sens, et l’UMP passer le CPE avec les résultats que l’on sait.
Ces deux propositions auraient pu être bonnes pour peu qu’elles aient été l’objet de consensus et de nuances.
Mais une majorité n’a que faire de consensus et de nuances, elle applique ses convictions, souvent sincères, mais le propre de la conviction c’est qu’elle n’a pas passé l’épreuve du feu, et qu’elle doit évoluer face au principe de réalité.
A titre d ’exemple je soulignerai que, partisan moi même de l’Europe, je suis sidéré à l’idée que aucun député de la prochaine assemblée ne représentera les opposants à la constitutions (plus de 50% du référendum). Non seulement le mini traité proposé par la Présidence passera (qu’il soit bien ou mal) mais nulle opposition ne pourra l’amender un tant soit peu, et nulle voix ne s’élèvera de la représentation nationale pour s’y opposer.
Dans le monde de l’entreprise la plupart des dirigeant de grosses structures apprécient des syndicats fort, c’est pour eu une garantie de trouver des interlocuteurs avec lesquels négocier pour pouvoir avancer. Dans le cas contraire ils s’opposent en permanence a de multiples oppositions dont la légitimité n’est pas assurée. La gestion politique d’un état subi les mêmes contraintes démultipliées.
La France a besoin de réformes c’est une certitude absolue, le gouvernement en place est légitime. Mais pour que ces réformes et les décisions du gouvernement gardent leur légitimité il faut qu’elle passe par la contradiction, qu’elles gagnent ou qu’elle convainquent, et la situation qui s’annonce ne permettra pas cela.
Je ne pense en aucun cas que le Président ne soit pas un Démocrate, mais de fait il va gouverner pendant 5 ans un état sans contre pouvoirs.
C’est un risque fondamental pour lui et sa crédibilité, mais également car la rue sera le seul lieu d’expression d’idées divergentes.
Le plus gros défi de la prochaine législature sera de s’auto-réguler, de donner parole et pouvoir (réel et indépendant) a ses opposant.