Les assurances santé privées et remplaçant la sécu + mutuelle existent.
Elles sont utilisables :
- par les frontaliers ;
- les personnes non obligatoirement assujetties à la sécu (indépendants, artisans, professions libérales)
AU premier abord, elles semblent intéressantes financièrement. Elles coutent, en effet, moins que le couple charge sécu + mutuelle. Notez, au passage, que cela est surtout vrai pour les frontaliers (qui ne payent aucune charge en France). Pour les autres, les charges peuvent être nulles (suivant le régime fiscal choisi de « l’emploi » non salarié), mais la CSG reste toujours présente.
La prime d’assurance (son cout) dépend de votre age, de votre sexe, de votre situation matrimoniale, de la prise en charge ou non de votre conjoint et de vos enfants, et des antécédants médicaux des personnes prises en charge voire des parents de ces personnes (si vos parents sont diabétiques, il faut le signaler, et donc entrer dans le cercle des personnes à risque pour l’assureur), et de certains paramètres comme le fait de fumer (si si, certains assureurs vous demandent de déclarer si vous fumez, et si oui dans quelles proportions).
Un exemple simple : une couverture 200% du tarif de la sécu. La mutuelle, en France, doit vous couter au moins 40 euros + vos charges sociales. Vous pouvez trouver ce genre de couverture, pour un célibataire de 30 ans, dans les 100 euros en assurance privée frontalière (sans aucune charge sociale en complément).
Au final, cela semble pas mal : vous récupérez vos charges sociales « santé », ce qui est en général supérieur au surcout de l’assurance par rapport à la mutuelle seule.
Seulement .......
Seulement, il y a la remise à niveau du risque médical. Ce risque évolue :
- lorsque vous « consommez » de la médecine ;
- lorsque l’un de vos proches assujettis fait de même ;
- lorsque l’un de vos ascendants montre des signes de maladie pour laquelle l’hérédité joue un rôle (si vous oubliez de déclarer à votre assureur qu’un proche est atteint de diabète, alors l’asureur peut etre fondé à annuler la couverture santé pour « manquement au devoir d’information concernant le risque médical ») ;
Dans ces conditions :
- l’assurance est intéressante si vous n’êtes jamais malade, et que votre famille ne présente aucune maladie risquant de vous classer « à risque » (pas de diabète, pas de sclérose en plaques, pas de parkinson, d’alzeimer, peu d’hypertension, pas de malformations congénitales, .....)
- l’assurance est abordable si vous êtes raisonnablement malade (quelques consultations par an, pour des raisons valables, pas par confort, et pas de malade vraiment grave, pas d’accidents non couvert par une autre assurance)
- l’assurance vous coute les yeux de la tête si vous êtes dans une situation complexe (miux vaut éviter d’avoir un cancer, de se casser les deux jambes en faisant du ski, ...).
Suite au système de remise à niveau du prix de l’assurance, il est évident que, si vous êtes couvert sous ce régime, vous réfléchirez à deux fois avant de demander le remboursement de certaines consultations médicales. Du coup, vous repousser certaines consultations (ce qui peut engendrer des problèmes médicaux plus sérieux) ou vous éviter de demander le remboursement de certaines consultations qui risqueraient de vous faire entrer dans la catégorie à risque. Grave erreur, parce que si l’assureur vient à apprendre que vous lui avez caché des renseignements sur votre santé, alors il peut annuler la couverture et demander le remboursement de prestations dont on peut supposer qu’elles ont un lien avec les faits médicaux non signalés.... Vous suivez toujours ?
Au final, difficile de savoir à l’avance lequel des deux régimes vous coutera le moins. Mais facile de savoir que le régime Assurance vous est défavorable si un antécédant sérieux existe.
Facile aussi de comparer avec les pays dont les systèmes de santé reposent sur des assurances fonctionnant de la sorte ... Le cout global de la santé est dans ces pays plus élevé qu’en France. Le cas des US ou de la GB sont, à ce titre, plutôt frappant. Le cout gobal de la santé y est plus élevé qu’en France, et on ne peut pas dire que le niveau général de santé de la population soit plus élevé que dans nos contrées.