« Des expériences d’assouplissement de la carte scolaire ont été tentées au début des années 1980 et abandonnées au début des années1990 : « en effet, on s’est vite aperçu que la liberté de choix n’était effective que pour une minorité de parents, dans la mesure où tous les voeux se portaient sur les mêmes établissements. Ainsi, à Paris, il fut décidé de mettre fin à l’expérience parce qu’un tiers des familles obtenaient le collège de leur choix, suscitant frustrations et protestations parmi les autres ». »
Tourner en rond ne sert à rien. Je doute que les êtres humains aient évolué depuis ces dernières expériences au point de rêver obtenir des résultats meilleurs suite à ces mêmes expériences.
Si, sur le plan théorique, la suppression de la carte scolaire semble abordable, elle l’est moins en pratique.
Peut-être serait-il temps de chercher de véritables solutions pour gérer et améliorer l’existant, plutôt que de faire tourner les gens en rond, en ramenant sur la table des expériences dont les conclusions sont déjà connues.
« Ils concluent ainsi : « Dès lors, il s’agit moins de se prononcer pour ou contre la sectorisation que de s’interroger sur les modalités concrètes qui pourraient permettre au système éducatif de garantir réellement la mixité sociale à l’école. Sans elle, l’égalité des chances n’est qu’un vain mot. » »
Cette fichue égalité des chances au nom de laquelle tant et tant de choses sont faites et défaites. Je vous en ficherais moi de l’égalité des chances. Quelqu’un peut me dire ce que c’est exactement ?
Plutôt que de s’engager dans des réformes dont on connaît déjà la stérilité des résultats (démarche qui, dans le fonds, n’est rien d’autre que de la poudre aux yeux des électeurs pour les prochaines législatives), il serait plus indiqué de mettre les moyens utiles pour élever le niveau des écoles dites « faibles » ou « mauvaises », de manière à permettre aux uns et aux autres d’en sortir en ayant des capacité relativement équivalentes à celle des élèves instruits dans les écoles dites « fortes » ou « bonnes ».
Par ailleurs, l’obsession de la mixité sociale que les gouvernants rejettent lâchement sur l’école n’a pas lieu d’être ici. En traitant tous les salariés de France de manière convenable (augmentations suivant le mérite, revalorisation des salaires en fonction de l’apport en terme de valeur ajoutée), en mettant un système en place qui permettrait l’accès aux logements dans certains quartiers « distingués » à des personnes qui n’y sont pas désirées pour le moment, on n’a pas besoin de revoir la carte scolaire pour assurer la mixité sociale.
Il s’agit là d’un travail qui doit se faire en amont dans la hiérarchie de la république, ainsi que dans le monde professionnel. Les différentes formes de discriminations observées ça et là sont seules responsables du manque de mixité sociale que l’on est pressé de rejeter sur le système scolaire.
C’est justement pour éviter d’avoir à répondre à ces problèmes cruciaux que les gouvernants sont prêts à resservir une mesure déjà expérimentée, dont les résultats stériles sont connus. Vive la rupture.