• AgoraVox sur Twitter
  • RSS
  • Agoravox TV
  • Agoravox Mobile


Commentaire de Marc Bruxman

sur La tragédie du droit d'auteur


Voir l'intégralité des commentaires de cet article

Marc Bruxman 5 juin 2007 22:48

«  »« Les articles présents réduisent le droit d’auteur à la musique et fausse ce débat sur un principe d’ordre général. Les peintres, sculpteurs, plasticiens, cinéastes, poètes, romanciers, plasticiens, graphistes, illustrateurs, designers, stylistes, photographes, inventeurs et créateurs de toutes disciplines se condamneraient à l’extinction en acceptant l’utilisation, la transformation, le détournement de leur travail sans rémunération. »«  »"

J’ai bien abordé le probléme des autres domaines comme les romanciers (liée à l’imprimerie) mais effectivement traiter le probléme en détail eut nécéssité un article beaucoup plus long. Ce qui sortirait du cadre d’Agoravox.

Mais pour les cinéastes par exemple le probléme est le même. Longtemps, le simple fait technique de réaliser le film puis diffuser les bobines (une bobine de ciné c’est trés cher) ont fait du cinéma un des domaines les plus dépendents d’une infrastructure lourde. Aujourd’hui, on peut faire un film avec des moyens légers et le projecteur numérique va permettre de le diffuser sans pour autant avoir besoin de bobine physique. Pour le coup, les cinéastes vont être les prochains à se cogner au probléme.

Pour ce qui est des arts comme la sculpture ou la peinture, l’objet physique et le travail en lui même a un certain prix. Et le cout d’infrastructure est quasi nul. Pour ce qui est par contre des reproductions des oeuvres dans les livres, ou a la télé il risque d’être plus difficile de lutter contre.

« Il s’agit là d’une nécessité de survie économique et plus encore d’un problème de simple respect. Longtemps encore copier, plagier, modifier, utiliser une œuvre intellectuelle sans les droits afférents sera considéré par le législateur comme de la contrefaçon. »

De survie économique non. Le modéle changera car si il n’y a pas de survie économique, il n’y a plus de création. (Je pense que nous sommes d’accord la dessus). Cela va certainement tanguer violamment dans les prochaines années, mais le travail en lui même restera rémunéré. Mais il faut bien se rendre compte des défauts suivants dans le système des droits d’auteurs :

- Rémunération abusivement longue. X années aprés la mort, c’est largement trop. Et il n’y a rien qui puisse justifier un reversement de thune lorsque quelqu’un est mort, vu qu’il ne travaille plus. Les héritiers toucheront l’argent accumulé pendant sa vie ce qui est déja beaucoup. Une oeuvre devrait obligatoirement tomber dans le domaine public aprés la mort de son auteur. - La demande d’autorisation avant toute exploitation. Non, je ne vois pas pourquoi je demanderai l’autorisation de la SACEM et de l’auteur avant de remixer un disque. Payer des droits je n’y suis pas opposé, passer par un processus communiste de demande d’autorisation c’est dépassé.

«  »« Photographe publicitaire mon travail fait connaître des produits, dope les ventes, fait gagner de l’argent à mon client direct : l’agence de pub et à son annonceur . Il n’est que justice que mes gains croissent en fonction de l’étendue dans le temps et dans l’espace de l’usage qu’il est fait de mes œuvres. »«  »

Oui c’est d’ailleurs une des raisons pour laquelle dans ma boite, on fait appel à des freelances situés dans divers pays du monde (Pas forcément dans des pays à bas cout de salaires, même si on ne s’en prive pas sur certains projets, mais pour d’autres on va chercher aux US). Tout ca justement, pour ne pas avoir à s’enmerder avec des problémes juridique. On paye une flat fee, le gars qui a fait le boulot en vit bien et globalement ils bossent bien si ils sont managés par un créa qui connait bien la culture du pays de destination. Comme tu vois, plus de droit d’auteur, mais pas abscence de rémunération pour l’artiste qui fait le boulot.

Maintenant ce que tu demandes (rémunération en fonction de l’utilisation) n’est pas forcément dépendent du droit d’auteur. Cela pourrait tout simplement être défini de façon contractuelle en toi et ton client.

Par ailleurs le probléme de la photographie me rappelle le coup des photos pendant les concerts et le cas d’une (trés grosse) société d’organisation d’événements néerlandaise. Ces derniers ont tentés pendent des années d’interdire l’utilisation d’appareils photos pendant leurs soirées techno (de gros événements qui rassemblaient plus de 40 000 personnes dans divers stades des pays-bas). Ils vendaient même des Kodak Fun dans l’enceinte des stades avec les droits pré-réglés. Un non sens. Et bien ils ont fini par faire marche arriére grâce aux téléphones portables avec photo et aux gens qui rentraient des APN dans leur calecons. Les incidents de plus en plus répétés à l’entrée des stades ont fait que la sécurité a fini par jeter l’éponge. Et bien aujourd’hui, cette société existe toujours, est trés rentable et encourage même ses spectateurs à photographier puis à poster les photos sur son site web. Mieux ils se sont appercus qu’ils fesaient plus d’argent comme cela (grace à la pub google) que ce qu’ils fesaient avants avec leurs kodak funs. Logique, les 40 000 présents veulent voir des photos de la soirée dés le lendemain ! Que du benef ! Et ils continuent également à payer des photographes pros pour garder la mémoire des événements...

«  »"Je ne vois aucune raison de confisquer ce droit indispensable à une catégorie particulière tel que les musiciens

Non le copyright n’est pas mort.«  »"

Je n’ai en soi pas parlé de le confisquer. J’ai juste évoqué la possibilité que ce droit soit obsoléte. Auquel cas il mourrera de mort naturelle.

D’ailleurs note que je travaille dans l’informatique et que nous sommes également trés affectés par la fin du droit d’auteur comme on le connaissait. Le logiciel libre même si il se base sur le droit d’auteur a boulversé le marché du logiciel. Mais bien que je vive de ce métier, cela a juste transformé mon boulot. Je suis même payé pour écrire du logiciel libre ! (Qui sera donc diffusé gratuitement ensuite). Et le tout c’est passé exactement comme dans l’article, ce n’est pas les programmeurs qui ont souffert du logiciel libre, mais toute l’infrastructure qui était autour (service marketing pléthorique, management, tout ce qui n’était pas productif a été réduit a peau de chagrin et les programmeurs continuent de programmer !).

Bref, don’t panic, le droit d’auteur est en train de disparaitre, mais cela ne sera pas un drame ! (Comme j’espére ces quelques exemples l’ont montrés).


Voir ce commentaire dans son contexte





Palmarès