Cher Scipion,
Je crains que vous ayez fort mal compris mon propos. Nous ne parlons pas là de pratiques sexuelles déviantes qui relèvent de la psychiatrie et/ou du judiciaire. Il est évident, mais peut-être pas pour vous, que les pratiques que vous citez-là (zoophilie, pédophilie, nécrophilie, gérontophilie,...) relèvent de cette seconde catégorie et ne sont dans mon esprit en aucun cas assimilables au sujet dont nous parlons. Je les rejette absolument.
Il n’y a donc dans mon esprit aucune ambiguité, vous en conviendrez. Mais puisque que vous faites ce rapprochement, il devient légitime de se demander si ce n’est pas sans raison. La question reste donc finalement le lieu où le corps social situe la norme d’une part, si des pratiques homosexuelles sont situées « hors norme » parce-que minoritaires d’autre part, et si dans ce cas, on assimile ou non « norme » et « normalité ». Notez que cette réflexion peut être transposée à d’autres sujets que la sexualité.
En revanche, la question de la façon dont l’homosexualité et ses représentations nous « affectent » n’est pas trop abordée, et pourtant, c’est bien cela qui préside à nos réactions. Pour nous, hétérosexuels, l’éventuel dégoût devant ces pratiques diffèrentes des nôtres ne doit cependant pas nous faire oublier que les homosexuels sont avant tout des êtres humains qui comme tous , doivent être reconnus comme tels. Or, je crains que justement les homophobes leur dénient ce caractère d’humanité, et au final, c’est cette posture qui est condamnable. En se prononçant, la justice contribue donc à fixer la norme sociale en donnant des repères par rapport à une limite à ne pas dépasser.