@ l’auteur
Article intéressant !
Malheureusement, comme dans tous les débats d’idées qui sont en fait des débats d’émotions, il demeure difficile de rationnaliser les attitudes. (voir plus haut les réactions débiles à mon commentaire)
Lorsque je discute avec des connaissances de travail de la pertinence de la peine capitale, je me vois souvent opposer des arguments comme ceux que vous avez décrits (coûts, dissuasion, etc.), mais également, de manière bien plus importante selon ma perception, un discours violent, haineux, brutal. En effet, je passe pour un défenseur des pédophiles, des assassins et des violeurs en disant avec simplicité qu’une société qui impose des règles d’humanité se doit de ne pas tomber au niveau de la barbarie ou qu’une prison n’est pas un lieu de sévices mais d’enfermement.
Généralement, les opposants à la peine de mort sont plus sereins et plus calmes dans ce genre de débats. Alors que ses partisans sont prompts à accuser voire à suspecter de sympathie pro-criminels. Combien de fois n’entend-on pas « ouais, eh bin si ma fille se fait violer, je crèverai celui qui a fait ça » (ou des choses du genre). Je pense que c’est cette piste qu’il faut suivre pour comprendre les partisans : ce n’est pas de justice qu’ils parlent mais de vengeance. Appliquer la peine de mort et le rendre public dans la presse équivaudrait pour eux à une légitimité de leur sentiment latent de vengeance. Ils ne raisonnent pas en terme rationnels (efficacité, justice, pertinence, risques d’erreurs), ils sentent une haine du criminel et voudraient que l’Etat cautionne cette haine pure en la transposant en peine définitive. L’exécution (et la connaissance de l’existence plus ou moins régulière de celle-ci) est la possibilité pour beaucoup de gens « d’assouvir » une pulsion de mort dirigée vers l’extérieur.
Ca vaut ce que ça vaut et cela nécessiterait un développement de ma part mais je ne voudrais pas faire trop long
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