Avant de parler à tort et à travers de « nouvelle bavure », il faut se renseigner, chère Reinette !

Petit rappel légal : L’emploi de cette arme doit s’inscrire :
- dans le cadre de la légitime défense (article 122.5 du Code Pénal).
- En cas de crime ou de délit flagrant pour appréhender le ou les auteurs (art. 73 du CPP)
- Dans le cadre de l’état de nécessité (art. 122-7 du CP)
- Pour réduire une résistance manifeste à l’intervention légale du policier (art. 122-4 du CP)

La version du Taser X26 dont sont dotées la Police et la Gendarmerie est dotée d’une caméra et d’un micro qui s’enclenchent automatiquement lors du retrait du cran de sureté de l’arme, afin de vérifier que son utilisation a été faite dans le strict respect de la déontologie et de la loi. Les images et le son précédant et suivant le tir son stockés dans une mémoire interne qui compte aussi le nombre d’impulsion infligées, les heures, température, matricule de l’agent utilisateur, durée de chaque impulsion électrique (max 5 secondes) etc... Si le Taser a été utilisé, le tir sera enregistré automatiquement dans le logiciel de gestion auquel le Taser est branché après le service afin de recharger la batterie. L’enregistrement se fait aussi si le policier utilise la lampe du Taser ou le laser (point de lumière rouge qui illumine la cible pour un effet dissuasif et une meilleur prise de visée).

- Il est impossible d’effacer les tirs de la liste.

La vidéo est de très bonne qualité, ainsi que le son.

- De plus, les cartouches sont comptées, et il est strictement impossible de s’en procurer sur le marché civil.

Enfin, lors du tir, une trentaine de confettis de plastique de 3 mm de diamètre et portant le numéro de série de l’arme sont projetés de la cartouche sur les lieux du tir.

Pour votre information, et à titre d’exemple à décharge (humouuur !), la police du comté d’Orange aux USA s’est dotée du Taser au début de 2001 :
- Les blessures aux policiers ET aux prévenus ont depuis baissé de 80% dans ce compté.

Contrairement à ce que vous écrivez, il laisse des traces caractéristiques : deux petits trous dans la peau espacés de quelques centimètres, similaires à ceux d’une aiguille de seringue et souvent entourés d’un bleu d’une quinzaine de centimètres de diamètre, ce qui donne largement assez de preuves à l’individu maitrisé pour déposer plainte s’il en a envie (NB : c’est très à la mode de nos jours en France, et je dis bien « en France », que de porter plainte contre la police suite à une interpellation jugée trop musclée. Mais encore faut il ne point y résister afin de la rendre le moins désagréable possible... Dans les autres pays, il semble que le citoyen interpellé reconnaisse plus facilement son erreur et fasse profil bas).

Dans 59% des cas, une seule décharge de 5 secondes suffit à neutraliser le mis en cause. Dans 33% des cas, il en faut deux, voire plus. Il faut compter environ une demi heure pour un individu de constitution normale pour s’en remettre complètement. (dans 8% des cas, l’impulsion est de moins de 5 secondes)

7 études médicales publiées par l’académie de médecine d’urgence des USA confirment la non dangerosité du Tazer X26 (info publiée par l’Académie de Médecine Américaine).

Au 30 Octobre 2006, le nombre de vies répertoriées et qualifiées “sauvées par le TASER” s’élevait à plus de 10200 !!! Alors que les incidents graves selon divers corps médicaux sont nuls, il est assez invraisemblable que les médias reprennent des allégations fausses de groupuscules extrémistes affirmant que des décès seraient consécutifs à l’utilisation du TASER. La plus élémentaire des vérifications ferait apparaitre que le Taser X26 est un progrès considérable pour la sauvegarde des vies. (Mais M. Bonnet ne fait pas partie de ces journalistes qui font les plus élémentaires de recherches... C’était un petit plaisir personnel que je me faisais en critiquant M. Bonnet, veuillez m’en excuser)

Voilà ! Je suis ravi de vous avoir renseignée sur ce sujet et j’espère que ces informations éclaireront d’autant votre point de vue sur cette arme.

PS : juste une précision : pendant l’habilitation que l’on passe (obligatoire sinon on ne touche pas l’arme !), on se tire dessus entre nous, on sait donc ce que ça fait, et c’est pas si terrible que ça !