@ Bill
« Voici enfin le sempiternelle moraliste de l’assemblée ! »
Moraliste ? Pouvez -vous me dire de quelle morale je me réclame ? Judéo-chrétienne, bouddhique, musulmane, évangélique ? Je suis agnostique. Je crois en l’homme dans le sens générique, en son évolution, et je milite pour que ses droits soient respectés. Or, j’estime que quelqu’un qui se met régulièrement minable, que ce soit par l’alcool, la drogue, les médicaments ou le dopage ne se respecte pas lui-même, et souvent parce qu’il n’a pas été suffisamment respecté.
Si ne pas apprécier les conséquences dramatiques que l’ingestion massive d’alcool peut avoir (j’ai dit « PEUT AVOIR »), alors oui, je suis « moraliste ».
« Mango, tu ne sais donc pas ce qu’est l’humour ? L’humour entre copain, qui change des conversations politiques ? » Non seulement je crois savoir ce qu’est l’humour, y compris entre « copains » (ou copines), mon homme en a beaucoup (d’ailleurs, il m’a choisie ! La preuve...). Mais c’est vrai qu’on ne s’est jamais tordu de rire devant un nourrisson assommé. Handicap navrant, je vous l’accorde.
« Alors soyons clair : je ne mets jamais de tempe à ma femme, elle n’en a pas besoin, et quand je lui demande quelque chose elle le fait, non pas parce que je la menace, mais parce qu’il y a toujours une raison dans ma demande, par ailleur nous nous entraidons chaque jour. » Ahhh ! Ben si elle en a pas besoin, alors ! C’est une chance.
« la réunion familiale est pour nous plus importante que la date de la réunion... »
Personnellement d’accord avec vous, et il faut croire que nos enfants sont mieux éduqués que ceux du couple présidentiel, mais je ne crois pas que ça soit la vraie raison du départ de Madame. C’était du second degré... Humour quoi !
« Mais ma femme resterait avec moi dans une réunion de ce type par affection et par respect pour moi, »
C’est donc que vous êtes respectable.
« Je suis plutôt quelqu’un de sobre, et je n’ai pas été saoul depuis de nombreuses années. Cela doit remonter à mon service militaire ! Pour autant je ne crache pas sur l’alcool, et j’en bois volontiers avec mes amis, sachant toujours m’arrêter à temps. J’ai d’ailleurs horreur des gens saouls et qui rigole bêtement. Je ne fume plus de joint depuis belle lurette ! et j’ai horreur de la violence sur les enfants. Je ne m’interdis pas les fessées, mais ne me souviens plus de la dernière que j’ai pu mettre... »
C’est ça, respectable. Et c’est bien ce que je disais : quelqu’un de normal, d’ordinaire, comme vous et moi, s’en prend quelques bonnes histoire de tester le truc, et puis il passe à autre chose parce qu’il a une estime de soi acceptable, une personnalité correctement construite, et qu’en vieillissant, surtout s’il a des enfants, il acquiert le sens des responsabilités et de l’exemplarité. En principe, il répugne à s’effondrer devant ses gosses, et sans bouder son plaisir, il gère sa consommation.
Est-ce que j’ai dit quelque chose contre ça ?
Quant à la fessée, elle peut-être aussi saine qu’humiliante, mais le fait que vous ne vous souveniez plus de la dernière tendrait à prouver que, tout comme moi, vous n’avez en fait pas besoin d’y recourir pour vous faire respecter- d’autant que dans mon cas particulier, je me verrais mal inculquer le sens de la loi à des enfants et des ados parfois plus grands et plus lourds que moi, majoritairement victimes de maltraitances et d’abus sexuels, en les fessant !
Et, malgré ça, rassurez-vous, ils apprennent vite à respecter ce qui est respectable, c’est à dire avant tout quelqu’un qui les respecte et ne tolère pas l’injure, la menace ou les coups en tant que moyens d’expression et de communication. On m’appellent « Madame », on me vouvoie, on m’écoute, sans que j’aie besoin pour cela de ressembler à Schwarzenegger ou de porter une arme.
Quant à mes ados et jeunes adultes à moi, ceux que j’ai à domicile, je n’ai jamais eu besoin de lever la main sur eux... Coup de bol, ou « mérite » ? Plutôt discussions, échanges, rigueur, et respect (toujours...).
« Alors votre petit pathos, vous pouvez vous le carrez où vous le voulez ! »
Pourquoi « petit » ? (humour pied-noir : un « patos », c’est un français de France, un métropolitain qui « cause pointu » si vous préférez). J’en ai bien un à la maison qui ne demande pas mieux que je me « le carre » comme vous le suggérez avec délicatesse, mais il est grand.
« Pathos » ? Ce que vous appelez du « pathos », c’est ma réalité quotidienne, Monsieur. Les gosses dont je parle existent, ils sont bien vivants (pour l’instant) : c’est pas le feuilleton de l’été pour faire pleurer Margot. Je vous invite une semaine si vous voulez : vous verrez, on rit beaucoup. Il faut beaucoup d’humour, un sacré moral et une belle capacité d’engagement pour encaisser. Alors les injures et les locutions vulgaires...
« Vous êtes pathétique ! Etre pour les indiens plutôt que les cow-boys, d’une façon aussi automatique relève du manque de nuance absolu ! »
Façon de parler, ô, homme subtil ! En plus, face à Buffalo Bill, on ne pouvait pas la rater celle-là.
« Savez-vous que dans certaines contrées les indiens étaient divisés ? Certaines tribus avaient pour coutume de prendre un ennemi, et de l’attacher à un poteau en plaçant des feux à une petite distance, pendant des heures, jusqu’à ce qu’il rotisse vivant ! ».
C’est pas dieu possible ! Les hommes ne vivaient donc pas en paix au jardin d’Eden avant l’arrivée des cow-boys ... J’en suis comme deux ronds de flan et je sens que je ne m’en remettrai pas... Heureusement que vous êtes là pour m’éclairer.
« Savez-vous que parmi les populos, tous ne battent pas leurs femmes ni leurs enfants ? Parfois même ils les aiment, figurez-vous ! Oui, je sais tout cela doit vous échapper un peu, vous êtes de gauche, ce sont des choses que vous ne devez pas comprendre ! »
Alors là, oui, un peu que je le sais ! Mes grands-parents étaient au boulot à 8 ans, mes parents à 12, notre génération a passé le bac sans qu’on lui tape dessus et s’est mise à bosser pour pouvoir reprendre des études plus tard, sans être aux crochets de « pôpa-môman », nos enfants font des études supérieures à l’âge où l’on doit les faire, si on veut, et si on peut. Je devrais en avoir honte ?
Alors oui, je connais « le populo », j’en viens, je sais que , heureusement, il y a des gens qui aiment leurs enfants, et je dirais même que la maltraitance n’est pas une question d’amour, mais c’est un autre débat. Sauf que chez nous, ce sont les maltraités qui atterrissent. Les autres, on ne les voit pas et c’est tant mieux : ils n’ont pas besoin de nous.
Ce que vous, vous ne semblez pas comprendre, et qui me semblait pourtant clair dans mon post, c’est qu’il n’y a pas de bons riches bien élevés et de méchants prolos qui cognent : il y a des gens sains et bien insérés dans la vie sociale, quel que soit leur niveau d’instruction ou de revenus, et il y a des malades de l’alcool, des gens qui ne le supportent pas, qui en deviennent dépendants et qui se révèlent violents sous son emprise, parfois après une ou deux bières seulement.
Mais il n’y a que chez les prolos que ça se VOIT ! Parce que chez eux, cette dépendance s’accompagne de difficultés matérielles. Un nanti ne se ruinera pas (à part la santé), même à 3 l de pur malt 12 ans d’âge par jour. Il ne perdra pas son travail, a fortiori s’il n’en a pas et vit de ses rentes, et s’il travaille, il le perdra peut-être mais ça prendra plus longtemps : on ne vire pas un PDG, un juriste ou un prof aussi facilement qu’un manœuvre, et chez un artiste, la dépendance fait même « chic » ! Ils auront aussi les moyens de se soigner. Les voisins n’entendront rien parce qu’ils ne sont pas en HLM.
Ce que je dis n’est en rien injurieux pour le « populo ». Au contraire, je déplore qu’il n’y ait pas égalité de traitement devant la dépendance.
J’ai été mariée 13 ans à un alcoolique mondain, bien élevé et propre sur lui, qui devenait sadique après trois cocktails, mais restait suffisamment éduqué pour attendre d’être rentré à la maison avant d’humilier et de brutaliser sa femme et ses enfants. Alors je sais de quoi je parle. Allez donc expliquer à votre entourage que la vie est impossible quand la façade est préservée !
Enfin, entre gens respectables et pas puritains, je vous le demande : qu’est -ce qui peut bien empêcher un adulte dans la force de l’âge et aimant jouir de la vie de boire un petit coup de temps en temps, à part être conscient que l’on a un problème avec et qu’on ne le supporte pas, hummm ???
Je termine en vous assurant que mon sexe n’a que faire de vos égards : si je voulais que l’on jonche mon chemin de pétales de roses, je me garderais bien d’intervenir en féministe de gauche sur ce forum, et pour pousser des coups de gueule en plus ! Pas féminin , ça ! Non, croyez-moi, et vous le savez, si nous voulons vous caresser dans le sens du poil, nous nous y prenons autrement : flatterie, duplicité, séduction, œil de biche, bouche en cœur, décolleté plongeant et jambes croisées haut, quelques « je ne comprends pas », quelques « comme tu expliques bien ! », un peu de « je n’y arriverai jamais toute seule », beaucoup de « merci »... Si c’est ça que vous voulez, on peut vous en servir, mais il me semble que ce lieu n’est pas site de rencontres : chacun à le droit de s’y exprimer et d’enrichir le débat par sa propre expérience. Nous ne sommes pas dans le domaine de la séduction.
Si vous aviez réellement écrit ce que vous vouliez dire, à savoir « conversation » au lieu de « trempe », je n’aurais pas piqué un coup de sang après une semaine qui comptait déjà 35 heures jeudi soir et n’aurais pas perdu un précieux quart d’heure à vous répondre.
Ce soir, ma semaine en compte 44, dont deux passées en écrits de signalement, demain, je fais mes courses, mon ménage, mes papiers, ma lessive, je cuisine, je repasse, je me fais belle pour mon homme, dimanche on rattrape le sommeil en retard, on parle un peu plus que les autres jours, on brunche, et l’après-midi, je prépare ma classe pour lundi-mardi. Et c’est reparti pour des journées de 10 heures, réunions comprises, avec des petits bouts tout cassés, réunions le mercredi matin, prépa du jeudi-vendredi le mercredi après-midi...
Pas de pathos là dedans : de la passion, de la conviction et du vivant, la fierté de servir plutôt que celle de s’enrichir, la satisfaction de bien faire ce qu’on a choisi de faire plutôt que la jubilation mesquine d’avoir entubé son patron, son client ou son voisin.
Ce n’est pas de la morale, c’est le sens de l’honneur.
Je vous quitte : ce soir, pizza et un petit Tavel bien frais. A la vôtre !
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