@ Chichille.

Absolument d’accord avec vous lorsque vous dites qu’il y a du « passionnel » là dedans, mais ce n’est pas l’exclusive des « anti-sarkozistes » : essayez donc d’écrire un article féministe de gauche pro-Royal en faveur des fonctionnaires pour voir ! Si j’avais le temps, je tenterais bien l’expérience.

Et comme vous semblez disposé à faire preuve d’honnêteté intellectuelle et que vous paraissez capable de finesse,il ne vous sera pas difficile de reconnaître que sur ce fil, les « primaires » qui « vocifèrent » et « profèrent » ne se trouvent pas majoritairement parmi les détracteurs de l’article.

Enfin, je vais vous faire une confidence : j’ai horreur des proverbes et des gens qui les emploient à tout bout de champ pour se justifier, mais je les connais, et je n’ai utilisé « la poutre et la paille » qu’en réponse à « qui veut tuer son chien... » de l’auteur, qui coupe court à toute velléité de critique.

Je termine par une nuance trop souvent ignorée qui me paraît importante et qui, me semble- t il, est essentielle à la bonne tenue de débats polémiques : pour être constructif, un commentaire, qu’il soit critique ou laudatif, devrait porter sur un comportement, des paroles, des actes, des écrits,des arguments, et non pas sur la PERSONNE qui agit, écrit, parle, etc...

Je ne critique pas Monsieur Sarkozy, je ne le hais point, ne lui veut aucun mal, comme à aucun de mes contemporains d’ailleurs,et je lui donnerais même à boire sur le bord du chemin s’il en avait besoin (« Donne-lui tout de même à boire, dit mon père. » Après La Bataille. Victor Hugo. Ce n’est pas un proverbe, c’est une citation...).

MAIS, je ne vois pas pourquoi je n’aurais pas le droit de critiquer son comportement, ses paroles ou ses actes.

Il en va de même pour l’auteur de cet article : je ne le critique pas LUI, ni VOUS cher Chichille, que je ne connais pas, et vous connaîtrais- je que je ne me permettrais pas de porter sur vous un jugement de valeur, du style « crétin », « parano », « agressif », « frustré », « aigri », ou que sais-je encore... En revanche, je critique avec une certaine virulence, je le reconnais, le fait de se victimiser et de hurler à l’injure alors que manifestement, les injurieux et les primaires ne sont pas majoritairement ceux qui critiquent l’article.

Alors oui, NS a été élu président, mais non, ce n’est pas Mon Président : c’est celui de la République Française, et en tant que Française, je dois avant tout le respect à la République et à tout ce qui va avec, dont la liberté d’expression et celle de critiquer le comportement d’une personne censée me représenter. Car elle me représente, puisque Républicaine, j’accepte le verdict des urnes.

Personnellement, je souhaiterais m’être trompée et que l’avenir me révèle un homme providentiel à la hauteur de sa tâche. Force est de constater que depuis le 6 mai, entre copinages de milliardaires et de people, jogging surmédiatisé, arrogance, manœuvres politicardes de débauchages, manipulations médiatiques, TVA sociale, et j’en passe, pour finir par ces images que l’on nous présente maintenant comme « truquées » !... Je ne trouve pas vraiment de quoi être optimiste.

Ceci dit, pour soutenir Mr. Sarkozy, il me semble qu’il serait plus pertinent de mettre l’accent sur ce qu’il fait de bien plutôt que de s’acharner sur ses détracteurs.

Parlez-nous du bouclier fiscal à 50% qui profite à la majorité d’entre nous, bien sûr, car les riches ont, c’est connu, une moralité irréprochable qui les pousse tout naturellement à faire profiter les pauvres de leurs bienfaits, pauvres qui ne le sont par ailleurs qu’en raison de leur fainéantise, de leurs vices et de leurs bas instincts qui les poussent à se reproduire inconsidérément.

Parlez-nous de la suppression des droits de succession si bien en concordance avec le « mérite » qu’elle favorise celui qui naît héritier aux dépends de celui qui réussit à l’école et n’a que son savoir et son intelligence pour réussir à un concours où il y aura de moins en moins de place (parce que là, on économise !!!).

Parlez-nous de la TVA sociale, habilement rebaptisée « contre les délocalisations », (on nous prend vraiment pour des billes !), dont la hausse i-né-luc-ta-ble, quoi qu’on en dise, représentera 20 euros de moins sur les 400 et quelques d’un RMI mensuel, soit une baguette de pain par jour.

Parlez-nous de l’immigration choisie qui nous garantira une main d’œuvre docile à bon marché pour le cas où ces feignasses de Français refuseraient de cumuler deux jobs précaires pour gagner plus, enfin ... de quoi survivre.

Parlez-nous des heures sup’ défiscalisées qui rapporteront 22 euros mensuels à un smicard pour 4 heures de travail en plus par semaine.

Parlez-nous du durcissement des lois sur l’immigration (connaissance du français accrue, hausse du revenu minimum pour le regroupement familial), lois discriminatoires- et si elles ne le sont pas, prouvez-le en y soumettant l’ensemble de la population et en réduisant les droits de ceux qui auront échoué à l’examen d’orthographe, à celui d’éducation civique, et en stérilisant les gens qui ne gagnent pas plus de 1,2 fois le SMIC, les instits débutants par exemple ! Faut être logique...-, lois discriminatoires donc, et qui auraient peut-être empêché la famille de Nicolas Sarkozy lui-même d’entrer en France en son temps.

Expliquez comment on peut brandir la valeur « travail » et favoriser le capital.

Expliquez comment on peut parler de « mérite » en favorisant l’héritage.

Expliquez comment on peut se réclamer du côté de la Loi, de l’Ordre ou du Respect en défendant des personnes transgressives, condamnées par la Justice, ou en tenant soi-même des propos arrogants, méprisants ou injurieux.

Expliquez, argumentez, démontrez, et ce en évitant de traiter vos interlocuteurs de « mous du bulbe » si, par extraordinaire ils ne se rangeaient pas immédiatement à votre avis, extasiés par la pertinence de vos arguments.

Allez-y : assumez votre choix, vos convictions, votre idéal.

On ne demande pas mieux que d’être convaincus, frappés par la lumière et la révélation, car n’étant pas masochistes, nous n’avons nulle envie d’en prendre plein la poire pendant 5 ans.

Vous y croyez... « Il n’y a que la foi qui sauve ».

Oups ! Encore un proverbe... Je vais faire pénitence.