SR dit ce qu’elle veut et quand elle le veut de sa vie privée ; vous n’avez aucun titre à lui dicter sa conduite sur ce plan qui concerne sa liberté, mais aussi la nôtre, en cela que ce droit est aussi le droit de chacun, dans une société libre, à construire son image sans être sous la pression ou le contrôle permanent des autres et en particulier des donneurs de leçons morales, concernant la vie privée et le droit d’en faire un usage socialement efficace, du genre de l’auteur de l’article.
SR n’a du reste pas dit grand chose sur ses relations avec FH, si ce n’est qu’elle se séparait de son compagnon toujours secrétaire général du PS, ce qui peut avoir, en effet, une signification politique dans la suite des évènements au sein du PS, mais c’est son droit de choisir le moment et non à vous ou à moi ou à quiconque d’autre qu’elle ou mieux qu’eux de leur dicter leur conduite ou de les critiquer sur ce point.
Ceci n’a rien à voir avec la défense de la famille qui est déjà une cellule sociale, qu’il faut soutenir ainsi que les valeurs éducatives (et donc sociales) qu’elle met en jeu (respect, solidarité, autonomie). Je rappelle que la famille n’est en rien détruite par cette séparation : FH est toujours le père de leurs enfants communs et sa responsabilité familiale n’est pas contestée, même s’il est séparé de SR !
Sur le fond je persiste : chacun à le droit à son image c’est à dire à faire usage, comme il l’entend, de sa vie privée, de la cacher ou de la révéler à sa convenance. Chacun a même le droit de mentir sur sa vie privée dès lors que ce mensonge lui apparaît comme nécessaire à ses projets publics. (Clinton a eu éthiquement raison de mentir ! Ce sont ses adversaires puritains qui ont eu tort de prétendre le destituer pour un mensonge qui concerne exclusivement sa vie privée, mais il a eu tort -mais pouvez-t-il faire autrement face la perversité du puritanisme anti-libéral ?- de ne pas se contenter de leur dire qu’il n’avait rien à leur dire). Nous mentons tous et toujours plus ou moins sur notre vie intime, et non avons raison de le faire, ne serait-ce que lorsque nous sommes polis sans avoir le désir authentique de l’être. Nous jouons tous sur l’apparence plus ou moins recomposée de notre vie privée devant les autres pour poursuivre nos buts sociaux . Il faut donc toujours trouver un compromis en être et apparaître, exprimer sa vie personnelle, la cacher ou la travestir : c’est indispensable pour entretenir des relations libérales et socialement efficaces avec les autres. Seuls les moralistes totalitaires anti-libéraux et puritains hypocrites peuvent exiger que tout soit dit et que le mensonge sur sa vie personnelle soit interdit.
L’exigence de transparence absolue sur sa vie privée ainsi que celle l’interdiction de (re)composer une image privée pour les autres sont tout aussi liberticides l’une que l’autre.
Dans le cadre d’une société démocratique (c’est à dire libérale), seul le mensonge délibéré sur sa vie ou activités publiques, politiques ou professionnelles, doit être dénoncé.