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Commentaire de Sylvain Reboul

sur Du droit au respect de sa vie privée au droit de chacun à faire de celle-ci un usage public


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Sylvain Reboul Sylvain Reboul 20 juin 2007 15:04

Je ne pense pas que SR et FH aient mis leur vie intime sur la place publique ou alors citez moi les ouvrages ou les interviews d’eux où ils le font ; au contraire, ce sont des journalistes qui ont, sans leur consentement, fait état de rumeurs les concernant. Ils sont donc parfaitement libres de rectifier leur image face aux rumeurs médiatiques devenues publiques et qu’ils estiment dévalorisantes pour leur action publique.

Tout ce qu’ils ont dit eux-même c’est qu’ils étaient concubins et avaient 4 enfants, ce qui veut dire qu’ils constituaient une famille , ils n’ont fait que rapporter un fait public : une famille est une cellule sociale et non par simplement un contrat privé entre parents, car la reconnaissance des enfants est un acte juridique.

Mais SR et FH ont été obligés d’annoncer qu’ils ne vivaient plus ensemble pour faire cesser les rumeurs plus ou moins malveillantes sur leurs rapports de couple (ce qui ne concerne pas juridiquement leur famille) et les exploitations politiques dommageables à leur combat qu’elles entretenaient.

Par cette annonce ils ont justement voulu exercer leur droit à contrôler leur image publique, contre ceux, y compris au sein du PS, qui voulaient l’exploiter à leurs fins politiques et rien d’autre.

Pour protéger nos droits fondamentaux dont le droit à l’image fait partie on est tout à fait justifié à mentir sur sa vie privée dès lors que celle-ci n’implique aucune violence criminelle et qu’elle peut être utilisée comme une menace politique (sur ce point je suis anti-kantien et je m’en explique sur mon site). Le droit de mentir peut être une nécessité au service d’un droit de l’homme. Mon père résistant n’avait pas cessé de 42 à 45 de mentir à son administration, en particulier sur ses activités politiques, voire militaires (Vercors) en affirmant qu’il était à son poste (en fait aussi pour préparer des explosifs dans le labo de son établissement) et qu’il rentrait chez lui tout les soirs.

Vous me direz que la situation était différente ; pour la plupart en effet, mais pour qui est attaqué dans la presse sur sa vie privée l’effet de domination, voire d’humiliation, de meurtre social ou personnel, peut être de cette ampleur. La presse par ses investigations sur la vie privée peut exercer un pouvoir de nuisance d’essence totalitaire.

Le vision totalitaire de la politique, en effet, commence lorsque justement la confusion entre vie privée et vie publique s’affirme aux dépens des personnes sans limite de droit. Accorder aux journalistes ce pouvoir exorbitant c’est, comme le disait déjà Tocqueville, transformer la démocratie en dictature ou tyrannie (douce, mais de ce fait implacable) de l’opinion.


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