Désormais, seule la masse des Ségophiles papillonnant vainement dans la Ségosphère persiste à croire aveuglément en la Ségobulle. Peut être aussi Montebourg, sauvé par le gong et la désastreuse gestion de l’entre-deux tours par la bande à Fillon...
Mais ses plus fervents supporters sont bien obligés d’exprimer leur perplexité devant l’aveu de leur candidate : je ne croyais pas en ce projet que j’incarnais avec tant de conviction, je me suis battue pour des idées que je savais mauvaises, et ce n’est naturellement pas ma faute si nous avons perdu. C’est pourquoi je suis la mieux placée pour rénover le parti en portant une nouvelle idéologie totalement cohérente et durable, avec le courage et la franchise que vous me connaissez... Au passage, je signifie par voie d’édition ma volonté de séparation à celui auquel je signifiais il y a quelques mois ma volonté de mariage par voie de presse.
Ségolène Royal s’est donc royalement foutu de la gueule de ses électeurs et elle le leur dit très clairement... mais le pire c’est qu’elle n’a pas vraiment l’air de s’en rendre compte.
Car je l’ai déjà dit et répété, il y a bien longtemps que cette personne a perdu tout sens des réalités. Ségo n’a d’autre objectif que le maintien de son état de Candidatude Permanente.
Le Petit Nicolas l’a parfaitement compris. Il a tout intérêt à entretenir le paradis artificiel de la Ségobulle, à gonfler les rangs de cette passionaria du néant qu’il sait pertinement incapable de réformer le PS, mais redoutablement efficace pour conduire la troupe au cimetière des éléphants.
C’est donc elle qu’il a choisi pour représenter le PS dans ses rencontres préparatoires au sommet Européen et à l’affrontement des 27 (il y a bien 26 pays en Europe en dehors de la France mais il faut compter avec les jumeaux polonais). Ségo n’a aucune légitimité mais ça tombe juste avant le comité central du plénum, ou plutôt ce grand péplum où Hannibal s’apprête à traverser les Alpes à dos de pachyderme.
Pendant que nos héros hésitent encore entre le versant ouest, la face est et la mythique troisième voie, Bayrou exhorte ses bédouins à enfourcher leurs chameaux pour s’attaquer au désert, non sans leur avoir offert un fromage pour le moins indigeste.
Napoléon contemple la vaste plaine conquise en observant sans trop y croire ses ennemis se battre sur des fronts lointains qu’ils se sont eux-même ouverts contre leurs propres troupes.