Très long et très bon papier !
Je voudrais nuancer l’analyse : les électeurs MoDem sont décisifs ... mais pas trop. Je m’explique, faisons un peu d’arithmétique électorale :
1/ En reprenant la grille de report des voix MoDem proposée (58%, 25% et 17% pour respectivement la gauche, la droite et l’abstention) on arrive aux impacts bruts suivants. De l’ordre de +4,5% des voix pour la Gauche, et +1,5% des voix pour la Droite. Soit en net un effet favorable à la gauche d’environ +3% (+4,5%-1,5%).
2/ Or au soir du premier tour l’avance de la Droite était bien + importante : en additionnant (tjrs à la louche, base LCI) les choux et les carottes, on arrive à total Gauche = 39,0% vs total Droite = 49,9%. En net une avance de 10,9% que j’arrondie à 11%.
3/ L’effet MoDem explique alors 3% sur 11%, soit simplement entre le quart et le tiers du chemin à faire ... L’essentiel de la correction d’entre les deux tours est donc à rechercher ailleurs. Au cours d’une émission un député UMP (sauf erreur Georges TRON) semble avoir donné une piste intéressante. Dans sa circonscription, entre les 2 tours la participation est restée quasi stable, avec 90% des personnes revenant voter.
4/ Hypothèse : il y aurait ainsi eu 10% d’absentionnistes essentiellemnt UMP simplement démobilisés (c’est plié, c’est la vague bleue...) et en face une remobilisation équivalente des « Roses », piqués au vif par la TVA sociale notamment.
C’est donc pour moi plus la mobilisation / démobilisation des électeurs PS/UMP qui expliquent l’essentiel de la correction d’entre deux tours.
Je suis par ailleurs en ligne avec l’article qui voit dans l’électorat MoDem un réservoir de voix plutôt à gauche. En effet les électeurs de centre droit ont en majorité déserté le parti de Bayrou avec le ralliement des « Nouveaux centristes », appellons-les les « UDF-Canal historique ».
Serval