@ stradivarius"
Le coup d’état du général Evren ne suscita pas énormément d’émotions en Europe, dites-vous ?
Dans le contexte de la relance de la guerre froide du débat des années 80, les divers droites européennes furent même enthousiaste contre celui qui allait remettre au pas la gauche turque et ses syndicats (dont le fameux DISK) jugés trop combattifs..
Cependant, l’histoire de ce coup d’état fait l’objet aujourd’hui de réécritures surprenantes dont je vous ai trouvé un extrait ci-dessous, extrait du site de l’université de Sherbrook.
Le coup d’état y est qualifié de « non violent » (les prisonniers politiques de l’époque apprécieront), le massacre de Karamanmaras (visant les chiites alevis traditionnellement très marqués à gauche) sont qualifiées de violences entre chiites et sunnites, en oubliant qu’elles furent menées par les Loups Gris..
Et apparaissent (psychose post 11 sept. oblige) les fondamentalistes (sans doute les partisans de ce vieil escroc de Demirel) dont le rôle à l’époque était dérisoire..
CITATION
Après qu’un rassemblement d’islamistes fondamentalistes ait publiquement défié le gouvernement civil de Süleyman Demirel, le commandant en chef des forces armées turques, Kenan Evren, orchestre un coup d’État non-violent et s’empare du pouvoir.
Les revers politiques successifs du gouvernement minoritaire du premier ministre Demirel incitent l’armée à avertir publiquement, en janvier 1980, que la Turquie est au bord du désastre. En effet, le pays est en proie à des violences sectaires entre musulmans sunnites et chiites. Malgré la reconduction de la loi martiale, il subit aussi le terrorisme de l’extrême droite et de l’extrême gauche. À Konya, le 6 septembre, un rassemblement organisé par des islamistes fondamentalistes sème l’inquiétude chez les militaires. Le 12 septembre, Kenan Evren, le commandant en chef des forces armées, orchestre un coup d’État non-violent et s’empare du pouvoir.
Fin de citation
Il nous reste comme témoignage de cette époque l’admirable film de Yilmaz Güney & Serif Gören : « Yol », récompensé à Cannes d’une palme d’or bien méritée.
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