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Commentaire de Gilles Mesnard

sur Et si les mots avaient un sens ?


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Gilles Mesnard Gilles Mesnard 24 juin 2007 10:42

C’est la lecture du commentaire qui m’a fait lire depuis la page d’accueil votre article et vos comentaires qui sont proprement stupéfiants : Vous écrivez : « Si on paye quelque chose 80.4 euros HT, et 19.6 de TVA ou 75 euros HT et 25 de TVA, le pouvoir d’achat ne change pas. »

L’Etat ne controle pas les prix : une hausse de la TVA malgré la diminution des charges sera intégrée dans la marge des entreprises. Ce que confirme Laurence Parisot dans son interview récente dans la Tribune : « la TVA sociale ne peut avoir d’intérêt que si elle permet de transférer vers la TVA une partie des charges des entreprises, notamment les cotisations familiales ». Objectif : rendre les entreprises françaises plus performantes. « Or, depuis 2000, leur taux de marge a baissé d’un point, tandis que celui des entreprises allemandes augmentait jusqu’à dépasser le nôtre de près de sept point ! », La hausse sera alors répercutée sur le prix de vente ce qui entrainera l’inflation et la baisse du pouvoir d’achat qui coutera de l’ordre de 0.9 point de croissance (d’après Raffarin sur Europe 1).

Ce qui serait un désastre pour l’économie nationale.

Sur les ménages maintenant.
- dans votre leçon d’économie vous appliquez la TVA sur le revenu ce qui n’a aucun sens vu qu’elle s’applique à la consommation par essence.
- un lecteur vous le fait remarquer, vous répondez : « Plus de TVA -> baisse de demande de liquidité (que ce soit pour les entreprises et leur consommation intermediaire via les marchés financiers, ou pour les particuliers et leur consommation tout court, via les crédits à la consommation) -> baisse des taux -> baisse de rendement pour l’epargnant. » Vous êtes vous relu ? Vous vous êtes sans doute mal exprimé car cela ne veut strictement rien dire !
- un autre vous fait une remarque assez similaire ; là vous êtes plus clair : « Soit on consomme son revenu, et la TVA est appliquée dessus, soit on l’epargne, et son revenu est consommé par d’autres (entreprises, ménages...) qui payent une TVA dessus. (et donc l’epargnant paye indirectement cette TVA, cf mon premier commentaire de cet article) » et plus loin : « La TVA est payée sur chaque euro gagné ! Même en simplifiant les circuits bancaires qui font qu’on paye quand même indirectement la TVA, il y a bien un moment où cette epargne est depensée non ? Une epargne, c’est juste une consommation futur, on n’epargne pas pour le plaisir d’avoir un gros chiffre sur son PEL. » Que vient faire la banque dans le circuit de la TVA ? La TVA est collectée par les entreprises et versée à l’Etat par les entreprises. L’Epargne est un consommation future dites vous ? La comptabilité nous enseigne qu’il faut mesurer des chiffres pour des postes comparables. Si cette épargne qui était placée et aurait produit des intérêts était dépensée plus tard pouvez me dire qu’elle sera alors le taux de TVA qui s’appliquerait au moment où elle sera libérée afin que je puisse procéder à un calcul actuaire et mesurer l’impact comparable cette fois sur les 2 budgets ?
- dernier point : l’économie nous enseigne que lorsque le revenu des ménages diminue, ceux-ci tendent à garder le même niveau de consommation. C’est ce qu’on appelle l’effet cliquet. En cas d’inflation comme ce sera le cas selon les économistes, les ménages à faible revenus puiseront sur leur épargne ou emprunteront dans le crédit à la consommation aux épargnants dont vous parlez. Les ménages à faible revenu subiront donc une baisse plus importante de leur pouvoir d’achat, une amputation plus forte de leur budget que les ménages à haut revenus.

Précisions utiles peut être : j’ai 58 ans, je ne suis pas de gauche du tout et je suis directeur financier.

A lire votre prochaine « leçon d’économie ».

Bien à vous,

Gilles Mesnard, Versailles.


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