Un raisonnement « logique » mais sous entendant des hypothèses qui ne se vérifient pas :
- Vous introduisez, peut-être sans y penser, une nouvelle variable : le temps.
- Vous faites une hypothèse selon laquelle le revenu « non consommé » serait intégralement épargné, puis consommé « à la fin ». Ce n’est pas le cas.
Quand bien même ce le serait d’ailleurs on voit mal une personne se mettre à consommer non plus 10 fois, mais 100 fois plus qu’une autre durant une période de temps donnée. Ou alors elle vivrait (sans revenus) 10 fois plus longtemps. Même si l’écart d’espérance de vie entre le décile le plus pauvre et le décile le plus riche de la population est de 7 ans, on est encore loin du compte.
- En fait ce revenu supplémentaire n’est pas (en tout cas peu) épargné, mais « placé » de manière à rapporter encore plus (c’est ce qu’Adam Smith appelait « l’avidité des riches »).
Pourquoi ?
Tout simplement parce que dans nos sociétés argent = pouvoir.
Quand M. Lagardère achète des actions d’EADS, il ne paye pas de TVA dessus, par contre il accroît considérablement son pouvoir. Par un étrange hasard, il va aussi prendre des actions dans un grand nombre de médias qui vont se mettre à proclamer des raisonnements tels que le vôtre. Ce qui accroît encore son pouvoir.
- Donc le revenu supplémentaire n’est pas employé à consommer des « biens de consommation » mais bel et bien à accroître le pouvoir de celui qui détient ce revenu.
Et quand lui, ou d’autres, consomment, il vont, bien évidemment le faire dans des pays où il n’y a pas de TVA ou par le biais de leurs entreprises, parfois fictives d’ailleurs.
- Alors je maintiens mon raisonnement : la STRUCTURE de la consommation étant différente les enquêtes montrent bel et bien qu’un impôt indirect tel que la TVA pèse plus lourdement sur les revenus les plus faibles.