A la demande de mat, herve et booz, voici une liste en désordre de quelques avantages dont bénéficient les enseignants chercheurs dans les universités. Il est évident que l’effet liste ne signifie nullement que tous les enseignants chercheurs (EC) utilisent à tort et à
travers ces avantages mais ils existent.
Absence de pressions hierarchiques : l’EC n’a pas de chef car même le président est un confrère et n’a aucune autorité sur lui.
Absence de pressions des clients : les étudiants ne sont pas des clients car bien qu’ils paient pour recevoir un
enseignement, l’EC n’a pas à se soucier du produit qu’il « fabrique ». Si le client n’est pas satisfait, c’est de sa faute : il fallait travailler plus. L’EC n’a aucun compte à rendre aux étudiants.
Absence de contraintes horaires : cf Booz. J’ajoute que l’EC qui a un rhume, un enfant malade, des vacances à terminer ou une grosse flemme pour aller faire son cours peut empoigner son téléphone et signaler qu’il est absent. Pas besoin de fournir une explication ou un certificat médical. Pas besoin non plus de rattraper.
Absence de responsabilités : la charge de former des étudiants et donc de modifier la vie de jeunes adultes devrait faire frémir de peur un EC responsable. Certains EC n’ont jamais frémi de leur vie.
Absence de pression due au travail. Ca vaut vraiment le coup que je rappelle qu’un EC doit 6 heures de cours par
semaine s’il est maître de conf, sur 26 semaines ? Il faut aussi que je détaille le nombre pour un professeur ? Le temps restant sert à la préparation des cours, à la correction des copies et à la recherche. Mais que font ceux qui ne sont chercheurs que de nom ou ceux qui font faire des exposés à leurs étudiants pour éviter la correction des copies ?
Absence de responsabilités administratives : ce sont toujours les mêmes EC qui s’y collent, par exemple au poste de directeur de département, tâche ingrate qui ne donne aucun avantage. Idem pour les jurys de licence ou de master ou pour les réunions au sein de l’université.
Absence de stress : certains EC font cours devant des amphis de 300 mais d’autres ont seulement quelques étudiants qui s’évaporent en cours d’année. Pourtant le salaire est le même. Enseignez une langue rare par exemple et vous coulerez des jours tranquilles avec vos 4 étudiants annuels.
Absence de contrainte pédagogique : un EC, à part celui qui a réussi l’agrégation, n’a jamais reçu la moindre formation pédagogique. Et pourtant il enseigne.
Absence de contrainte intellectuelle : l’EC est libre du contenu de son cours. Si son cours semble incohérent par rapport au reste du cursus, tant pis. Personne ne peut le contraindre à préparer et à donner un cours sur un autre sujet.
Vacances, longues, longues vacances, seule partie visible de l’iceberg pour le grand public. Mais bien sûr les EC ne sont jamais en vacances : ils partent (en mai, juin pour les moins chanceux) sur leur terrain ou en colloque, pour analyser, chercher, rédiger un article ou un livre, préparer leurs cours... dans leur maison de campagne ou au bord de la mer. Et ils reviennent (en octobre), toujours exténués de ces vacances si studieuses.
Possibilités de quitter l’enseignement sans perdre son poste (obligeant l’université à utiliser des non-titulaires parfois pdt des années pour remplacer l’EC devenu C ou autre) : détachement, loi Allègre de création de structures privées, congés sabbatiques à répétition etc.
J’arrête là mais la liste reste ouverte : allez-y, assassinez-moi ... ou complétez la liste !