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Commentaire de anny paule

sur Au brevet des collèges 2007, les indices d'un programme réfléchi de désorientation


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anny paule 28 juin 2007 18:34

Il est bien des remarques, dans ces commentaires, qui passent à côté du discours de l’auteur.

Je partage tout à fait ses analyses sur les sujets des brevets des collèges et sur les Inspecteurs de L’éducation en général.

J’ai enseigné, moi aussi, les lettres à divers niveaux de notre système éducatif... et partage tout à fait cette analyse (question de génération, je suis née en 1943).

Deux anecdotes me viennent à l’esprit pour étayer son propos :

Lors de la visite d’IPR de lettres dans le collège où j’enseignais alors, (c’était dans les années 80), il m’a été dit que je n’avais à développer ni la curiosité littéraire de mes élèves, ni leur esprit critique, ni leur sensibilité ... mais que le rôle du prof de lettres devait en tout premier lieu, se limiter à les « conformer à des normes ». Je n’ai obtenu aucune réponse du dit inspecteur lorsque j’ai demandé : « quelles normes ? établies par qui ? et pour quoi ? »

Au cours d’une séance d’aide au travail d’élèves de 6° en difficulté, le collègue qui en avait la charge m’avait demandé de leur apprendre de manières de varier les formes pour éviter des répétitions. Après une batterie d« exercices, j’ai eu la stupéfaction d’entendre un gamin me dire : »Mais alors, madame, c’est ça la reprise anaphorique !"

Si je précise que le même groupe d’enfants était capable d’énoncer sans sourciller : « adjectif du verbe X », ou « sujet du pronom Y »... cette remarque sur la reprise anaphorique, au demeurant exacte, était tout à fait surréaliste dans ce contexte !

Les instructions, les programmes, les manuels sont truffés de jargon inutile. Depuis des lustres, on n’enseigne plus la recherche du SENS, on n’étudie plus les auteurs classiques (démodés !) mais on se gargarise de mots dont nos jeunes ne comprennent pas la signification.

Comme le suggère l’auteur à propos de La Fontaine, nombre de questions pourraient être plus intéressantes... mais elles impliqueraient la REFLEXION, L’ESPRIT CRITIQUE, LA CONNAISSANCE d’OEUVRES CLASSIQUES, DES REFERENCES... et ce n’est plus dans l’esprit du temps !

Je souscris totalement à cette analyse et suis loin de considérer, comme certains, qu’il s’agit de battre l’eau avec un bâton. Le prétexte pris de l’épreuve du brevet des collèges n’est qu’un prétexte qui permet d’entrevoir l’entreprise d’abêtissement, concertée en haut lieu, qu’est aujourd’hui notre système éducatif.

Je ne pense pas que mon commentaire soit « constructif », je crois seulement qu’il est honnête et que chacun devrait réfléchir à la fonction de notre système d’éducation : quels futurs adules former ? quel projet de société est sous-tendu par nos divers enseignements ? quelle est la place de la transmission du savoir ? de quel savoir ?

Merci à l’auteur de l’article.


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