Pierre,
votre article est très intéressant. J’ai côtoyé intensivement des québécois favorables à l’indépendance et nous avons souvent eu des débats passionnés et houleux sur l’immigration au Québec.
Je n’arrive pas à tirer de conclusion mais j’aime bien votre idée d’amener les populations allogènes à s’identifier comme Québecois plutôt que comme Canadiens.
Contrairement à ce que développe Bois-Guibert, des exemples existent. A la suite de la conquête de l’Irlande par les Britanniques, ces derniers ont installés des colons sur place. Quelques temps plus tard ceux-ci s’étaient « gaelisés » et l’Angleterre a alors entamé une nouvelle période de colonisation fondée sur la répression de la culture irlandaise. On peut aussi citer les Etats-Unis.
Pour en revenir aux discussions que j’ai pu avoir avec mes amis québécois, il semble que la véritable pierre d’achoppement est le problème linguistique. Pierre Emmanuel dans le post ci-dessus, identifie bien les problèmatiques posées par les situations de bilinguisme. Il est notable que le français du Québec utilise beaucoup d’anglicismes (à ce que j’ai pu remarqué, vous pouvez me corriger si je fais erreur) dans les domaines techniques (l’automobile par exemple) et professionnels. J’ai pu observer ce même phénomène chez les bretonnants de naissance de la dernière génération. La perte de la langue se fait par la perte du pouvoir économique de ceux qui la parlent.
Je ne vois donc que deux solutions au problème linguistique québécois, il y en a peut-être d’autres je vous laisse le soin ainsi qu’aux commentateurs de me permettre de les entrevoir, une indépendance (tout à fait viable économiquement) ou une opération de séduction (certaines cultures sans pouvoir économique ont parfois su gagner par leur attrait, cf l’exemple irlandais).
« La Grande Séduction », ce n’était pas un film québécois ?