@Gilles
Je reconnais que des cas comme le dernier que vous citez me choque moi aussi. Et qu’Israël aurait intérêt, d’ailleurs, à se soucier des nouveaux arrivages russes marqués par la mafia, la combine, et la violence. J’ai entendu des Israëliens, pourtant nationalistes, qui disent craindre plus les Russes que les Arabes.
S’il faut creuser un raisonnement qui, in fine, n’apporte rien à la solution possible de la crise actuelle, les populations arabes aussi ont été mobiles dans cette région, comme les sunnites irakiens qui ne sont venus d’Arabie qu’au début du XXe siècle. Et je répète, les échanges de population pour tragiques qu’ils sont, ont été monnaie courante. Si la Grèce ne réclame pas à la Turquie le retour en Asie Mineure de ses ressortissants, chassés en 1920 au cours de massacres bien plus sanglants qu’en Palestine, on voit mal pourquoi ce que je qualifiais d’« abscès de fixation » ne peut être vidé. Je soupçonne que du côté d’arabe le refus viscéral de l’existence de toute état non-musulman (ou non-gouverné par les musulmans) en terre jadis islamisée joue un rôle. De même, la contradicition entre un pan-arabisme et pan-islamisme de façade et, sur le terrain, un communautarisme aggravé (voyez l’extrême difficulté à obtenir la citoyenneté libanaise, par exemple).
De côté israëlien, un raidissement paranoïaque, alimenté, certes par le terrorisme, et le refus de considérer que le nationalisme palestinien, même de fraîche date, même s’il a été conçu en réaction-miroir au sionisme, est aussi légitime que le leur.
De toute façon, la goutte d’acide du nationalisme, qui, versée sur l’Europe au XIXe siècle et notamment en France avec l’affaire Dreyfus, a provoqué une réaction en chaîne. Dès lors que chaque ’peuple’ devait avoir sa ’nation’ se définissant notamment pas l’exclusion des éléments allogènes, les Juifs, chassés ou mis en cause, dans les pays où ils pouvaient s’estimer assimilés, allaient forcément développer le leur.