@Auteur :
Article intéressant !
Quelques remarques cependant :
« Et plus les réseaux sont interconnectés, plus les risques de dysfonctionnement peuvent augmenter (voir les pannes géantes de novembre 2006 en Europe). »
1) Je ne partage pas du tout cette affirmation. En effet, en Europe occidentale tous les réseaux électriques sont interconnectés depuis de nombreuses années, bien avant que l’on ne parle de l’ouverture du marché de l’électricité. L’interconnection des réseaux électriques des différents pays permet avant tout d’optimiser les infrastructures techniques existantes (centrales de production, réseaux de transport, etc.) en jouant sur la nature, la complémentarité et la disponibilité des sources d’énergie (hydraulique, thermique) et de la technologie des centrales de production. L’interconnection des réseaux permet également d’assurer de la redondance aussi bien au niveau des réseaux de transport que des centrales de production. C’est grâce à l’interconnection des réseaux électriques que des incidents d’exploitation courants, tels que l’arrêt non programmé d’une centrale de production par exemple, passent inaperçus aux yeux des consommateurs, d’autres centrales pouvant alors pallier cette perte de puissance.
Ce qui est important dans cette problématique d’interconnection, c’est la régulation. C’est précisément le rôle de l’UCTE. Cette organisation européenne définit en effet les règles techniques propres à ce domaine.
Pour plus de détails, voir le lien :
http://www.industrie.gouv.fr/energie/electric/pdf/bonnet.pdf
2) D’une manière générale, je partage tout à fait l’opinion de l’auteur, s’agissant des pratiques prédatrices d’EDF au niveau international. Dans la logique de l’ouverture des marchés, objectif premier de l’UE, on ne peut en effet verrouiller son marché national, tout en se lançant à des achats frénétiques de sociétés dans les pays tiers pour y porter la concurrence. Je pense que cela procède d’un patriotisme malsain qui n’a pas sa place au sein d’un grand marché. Cette pratique n’est certes pas propre à EDF, d’autres opérateurs nationaux ont également profité de faire des bénéfices records sur les « consommateurs captifs » avant l’ouverture du marché, tout en limitant au minimum les investissements dans les infrastructures.
Et pour ceux que cela intéresse, je recommande la lecture de l’ouvrage de François Soult « EDF : Chronique d’un désastre inéluctable » paru chez Calman Lévy.
Cordialement !