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Commentaire de armand

sur Éléments de compréhension du projet de loi sur la réfome de l'université


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armand armand 5 juillet 2007 11:37

En tant qu’enseignant chercheur ce qui m’indigne dans ce projet c’est la transformation du président d’université en véritable dictateur, élu par un mini-CA, disposant de pouvoirs de veto sur les recrutements, voire même du pouvoir de recruter lui-même. La légitimité des enseignants-chercheurs repose essentiellement sur la reconnaissance par leurs pairs de la totalité de leurs missions (enseignement, recherche, administration). Jusqu’à présent il y avait un triple contrôle : les jurys de thèse et de concours, le CNU, établissant au niveau national une liste de qualification, puis les commissions de spécialistes, élus par tous les enseignants-chercheurs de même catégorie, et chargées de pourvoir les postes dans chaque établissement. Et on remplace tout cela par une seule commission de sélection pour toutes les disciplines, choisie par un mini-CA et soumis au veto présidentiel.

Je ne comprends pas comment mes collègues peuvent accepter cette application brutale du Führerprinzip qui a l’air de gangréné les institutions en ce moment. Pour faire efficace, on concentre un maximum de pouvoir entre les mains d’un seul, à la légitimité discutable. Et tout cela parce qu’on estime (dixit Pécresse) qu’un homme de consensus, résultant de plusieurs tours de scrutin d’un CA pléthorique, ne pouvait être un vrai chef, ’porteur d’un propos’. En somme, l’application de la Sarkolâtrie à l’université, et il n’est que d’entendre les trémolos dans la voix de cette charmante jeune femme, dont l’expérience en matière universitaire se imite à HEC, quand elle évoque son Maitre.

Ou alors, allons jusqu’au bout de cette dérive plébicitaire à la Napo III - faisons élire le président d’université par tout le personnel et les étudiants inscrits ! Mais j’ai l’impression que dans notre République plébicitaire, seul le Prince-Président a besoin de rechercher ce type de sacre. Après, il a tout loisir de gouverner à sa guise et de favoriser un peloton de petits chefs qui eux, échapperont à tout contrôle.

L’université ce n’est pas une entreprise, son président n’est pas un PDG.


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