Les ados sont en devenir et à la recherche d’une identité.
La première est l’appartenance à un groupe, à une « tribu », plus ou moins transgressif ou subversif .
Les seuls changements en 30 et quelques années, époque de mon adolescence, sont la multiplication du nombre de « tribus », le vieillissement de leurs membres et l’accroissement des budgets que les ados consacrent à leur garde-robe.
En effet, alors qu’au début des années 70, on avait le choix entre « rocker », « baba-cool » et « monoprix », on a aujourd’hui un éventail de looks saisissant, qui va du gothique au rasta en passant par le polo pastel des jeunesses UMP, des punks toujours, des « cailleras », des sportifs body-buildés, des surfers, des bimbos, les ethnico-alter mondialistes, les grunges, les hippies chics, les classiques...
Ce n’est pas bien grave, et ça leur passera d’autant plus vite que leurs parents ne feront pas de fixation obsessionnelle sur la coupe de cheveux ou l’inscription sur le T-Shirt.
Pour ma part, ma fille, qui avait alors 11 ans, me réclamait à cor et à cris un sac à l’effigie du « Che » (pas Chevènement, l’autre, le sexy...). Je lui ai dit : « OK, mais avant tu me fais une recherche historique et biographique et tu me rédiges un exposé sur le sujet. » Eh bien, je n’ai jamais eu besoin d’acheter le sac !
J’ai toujours agi de même pour toute demande qui me paraissait saugrenue : piercing du style « os dans le nez », dread locks , crâne rasé, et autres tatouages : le fait de savoir que certaines de ces « parures » étaient destinées à enlaidir, de bien connaître l’idéologie « rasta » et en particulier l’attitude à l’égard des femmes, tout ça, en plus d’instruire, est très dissuasif.
Jusqu’à en faire des militants du « No logo », mais n’est-ce pas aussi une posture ?