Il existe aujourd’hui deux écoles au USA au regard de la situation en Irak, mais ces deux écoles sont d’accord sur un point essentiel :
ce qui se passe en Irak aujourd’hui ne concerne plus vraiment les USA, car il s’agit de la lutte séculaire entre chiite et sunnite, donc d’une affaire interne au monde musulman (avec la question kurde qui vient se greffer dessus).
La première école prône la patience et parie que la situation de politique intérieure en Irak finira par s’améliorer. Son principal argument consiste à dire que les massacres ethniques et intereligieux seraient encore pires en Irak, si les troupes américaines s’en allaient. A tel point que la communauté internationale serait obliger d’intervenir pour mettre fin aux tueries.
Dans ces conditions, pourquoi s’en aller s’il faut revenir ?
Cette position est celle de George Bush et de la majorité des Républicains.
La deuxième école ne nie pas que la tuerie serait générale en Irak si les troupes américaines n’étaient plus là pour contrôler plus ou moins la situation, mais elle estime que cette tuerie étant inévitable il vaudrait mieux qu’elle ait lieu et que les chiites et les kurdes écrasent les sunnites une bonne fois pour toutes.
Cette position commence à devenir majoritaire chez les Démocrates.
Il n’y aura sans doute que peu de changements dans la position américaine jusqu’aux prochaines élections en 2008, sauf élément nouveau, et il reviendra au prochain président de prendre la décision finale.
Il faut bien convenir que les terroristes ont été incapables de proposer un challenge crédible sur le terrain, contrairement à ce qu’avaient su faire le Vietcong par exemple.
En revanche, la guerre civile qui fait rage en Irak présente une différence avec la situation au Viet-Nam après le retrait américain :
Au Vietnam on pouvait craindre que le Viet-Nam du Nord ne l’emporte et c’est bien ce qui c’est passé. Tandis qu’en Irak un léger coup de pouce aux bons moments suffira pour que les chiites et les kurdes écrasent les sunnites et conservent le pouvoir à Bagdad, ainsi que la main sur les puits de pétrole de Bassorah et de Kirkourk.
Par conséquent l’armée américaine pourrait très bien se retirer dans ses bases et laisser carte blanche au pouvoir en place et on pourrait très bien laisser aux chiites et aux kurdes suffisamment de temps pour régler le problème à leur manière.
La tuerie seraient vite générale, les chiites et les kurdes ayant pas mal de comptes à régler. Et l’on verrait alors que l’intervention d’al Qaeda en Irak aura provoqué la perte de la communauté sunnite qui devra faire face collectivement à une catastrophe historique :
La revanche de la bataille de Kerbala !