C’est un bel article, Bernard.
L’état de l’information dans nos pays, occidentaux dits civilisés, est une résultante de la spirale d’emballement économique, ou ce qui est défini par certains milliardaires américains dont Warren Buffet, comme le « turbo-capitalisme », à différencier du « national-capitalisme » (concept qui t’est cher).
Il ne s’agit plus pour les entreprises, dont celles de presse, d’être rentables mais d’être profitables. Pour ce faire, elles produisent l’information qui a le moindre cout. Nous sommes donc abreuvés d’informations pas chères et on en a pour notre argent, pas plus. Pour le citoyen lambda, obtenir l’information sérieuse, enrichissante et permettant de se forger une opinion, représente un cout certain, en efforts et en temps.
L’énergie que ne dépensent plus les médias est ainsi transférée vers le demandeur. Rien d’étonnant ensuite à ce qu’elle trouve moins preneur. Ce qui résulte donc tout simplement des règles économiques apparait alors parfois comme une volonté délibérée de cacher l’information, comme tu l’écris. Si l’on ajoute à cela l’interdépendance entre la politique et l’information on aboutit alors à, sinon de la censure, pour le moins de l’auto-retenue. Le résultat, paradoxal, est que ceux qui disposent d’informations sont soient ceux qui ont les moyens d’agir mais n’usent pas de leur influence soient qui n’ont aucune influence publique mais ont le temps de les rechercher.
Pour être spécieux, je pourrais conclure ce commentaire de la façon suivante :
- Le temps c’est de l’information.
- L’information n’est plus de l’argent.
- Le temps n’est plus de l’argent.