Ce n’est pas sans me munir de plusieurs paires de pincettes, d’une cargaison de « AMHA » et de chausser de grosses bottes, que je me risque à poser un timide orteil dans ce débat qui déchaîne les passions.
Que les musulmans soient choqués par ces caricatures, j’en ai bien conscience. Qu’ils soient très en colère vis-à-vis de leurs auteurs et des organes de presse qui les publient, rien que de très normal.
Mais le problème n’est pas là. C’est l’illégitimité, et par conséquent la justification de l’interdiction légale de ces « offenses » qui est en cause.
Doit-on, sous prétexte que des non-musulmans se permettent de caricaturer les valeurs de l’Islam, les considérer comme des hors-la-loi ?
A cela je répond : NON !
Le blasphème n’engage que celui qui le considère comme un blasphème. On a le droit, dans notre société des droits de l’homme, de critiquer le communisme, le libéralisme, l’athéisme, la scientologie, l’astrologie... ET les religions. De s’en moquer, de les ridiculiser.
Chaque individu peut, personnellement, placer sa croyance au-dessus des valeurs de la société ; c’est son droit. Mais qu’il exige que ces valeurs supplantent les règles d’une civilisation basée sur la tolérance et le multiculturalisme, là, je ne suis pas d’accord !
Rien ni personne n’oblige les musulmans à lire les journaux incriminés. Rien ni personne n’obligeait les chrétiens à aller voir « la dernière tentation du Christ ». Rien ni personne ne m’oblige à acheter « Charlie hebdo » ou à regarder « les guignols ». Libre à chacun de s’offusquer des caricatures du pape, des « versets sataniques », des moqueries faites à l’encontre des diverses religions. Mais vouloir les interdire, en rendant ces attaques contraires à la loi, ou pire, en en menaçant physiquement les auteurs, c’est d’une part nier une valeur essentielle de notre société : la liberté d’expression, et d’autre part manifester un grand manque de confiance envers ses convictions, en admettant qu’elles pourraient être ébranlées par les gribouillages de quelques mécréants.
Gotlib (qu’il soit vénéré parmi tous les auteurs de BD, et que la paix soit sur lui !) avait déjà mis les pieds dans le plat il y a des lustres dans le tome 2 de son œuvre « Rhââ lovely ». Il y décrivait un banquet auquel participaient les dieux et les prophètes et le moins qu’on puisse dire, c’est que ça allait bien plus loin que les caricatures scandinaves qui sont à la source de toute cette agitation. Le prophète de l’Islam y était non seulement représenté, ce qui est déjà un blasphème puisque c’est en principe interdit (je dis en principe parce que j’ai déjà vu des miniatures persanes datant du moyen âge où Mahomet est clairement dessiné) mais caricaturé, ainsi que Jésus, Bouddha, Yahvé, et même Zeus !
Que les musulmans, pour la religion desquels j’ai le plus grand respect quand elle ne se présente pas comme la volonté hégémonique de convertir par le glaive le reste du monde mais comme une attitude humaniste et respectueuse des autres croyances, ainsi qu’il est dit, AUSSI, dans le Coran, comprennent enfin qu’un dogmatisme aveugle ne peut que les desservir. Que s’ils sont 1 milliard 300 millions sur terre, il faut aussi compter avec les 5 milliards d’autres...
Al hamdou Lillah !
11/09 21:51 - JC. Moreau
@boule boule, S’il est tout à fait naturel que chaque « culture » tente de définir la (...)
11/09 21:07 - boule boule
mon opinion est que, non, on ne peut pas le caricaturer. et ceci pour plusieurs raisons toute (...)
19/03 02:34 - rabah
Mon pote maintenant qu’on est bien implanté en france tu peux plus rien faire et (...)
16/02 18:24 - jo
Laissez donc vos dieux agir tout seul. Je les ai tous caricaturé. si l’un d’eux se (...)
11/02 16:48 - Courouve
« Toutes ces conneries sont d’un autre âge » Comme des momies. Précisément de (...)
11/02 16:31 - rose
Toutes ces conneries sont d’un autre âge. Les ignards de musulmans ont un retard de (...)
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