Voilà le combat de l’avenir : les « pros » contre les amateurs. Je les connais, les pros ; plutôt au féminin, les professionnelles. Tous les jours je les vois en passant dans un certain quartier de ma ville. Avec les pros, on a l’assurance du travail bien fait - techniquement parlant. Le résultat garanti, quoi ! A l’instar des pros américains, qui ont cru dur comme fer aux AMD de Saddam, les pros français ont bien compris qu’il valait mieux hurler avec les loups que contre eux. Le Monde en est un merveilleux exemple. Je me demande, d’ailleurs pourquoi le terme « amateur » a une connotation aussi péjorative. L’amateur, c’est celui qui aime, qui n’est pas animé par la nécessité économique d’accomplir une tache, mais uniquement par sa passion. L’analyse, la réflection et l’information qu’il propose sont bruts de décoffrage, au lecteur de faire le tri, mais vu le nombre de boulettes de la part des « pros » et leur manque d’indépendance vis-à-vis ne serait que la régularité et le train-train routinier auquel tout professionnel doit se soumettre, ce qui fait évidemment perdre pas mal de spontanéité. Vu que beaucoup de techniques « classiques » sont dépassées par le progrès, (est-il encore indispensable pour une secrétaire de connaître la sténographie, par exemple) et qu’il est extrêmement difficile de faire bouger les mentalités à l’intérieur d’un corps de métier, j’ai de plus en plus de doutes quant à la démarche de pros. La facilité de recherche et l’abondance d’informations trouvés sur la Toile n’ont-elles pas révolutionné de fond en comble le métier de journaliste et ses méthodes, ses techniques ? Je constate que la corporation des journalistes fait beaucoup de résistance au lieu de sauter les pieds joints dans ce que pourrait être une aubaine pour toute la profession du moment que l’on fasse preuve d’une certaine souplesse.