@ l’auteur
Vous soulevez d’intéressantes questions sur les relations entre le président et la magistrature, et le ministre de la justice et la magistrature. Au-delà de ces relations qui pourraient ou qui sont tumultueuses, il existe un principe fondamental en notre démocratie qui est une séparation et une indépendance des pouvoirs. Un commentaire me faisait remarquer, dans un article que j’ai soumis récemment, que cette indépendant n’existait plus en France.
Vous faites allusion aux liens particuliers qui unissent la ministre de la justice au président de la République par l’entremise de son épouse. Cela est-il du domaine privé ou public ?
En tant qu’observateur, je suis particulièrement surpris des relations et des déclarations publiques, de part et d’autre, qui relèvent plus du domaine politique que judiciaire. De part et d’autre, il me semble, de la présidence ou de la magistrature, tout ne procède que par dénonciation. D’un côté, la magistrature se plaint du caractère brutal des nouvelles relations qui régissent ses rapports avec la Garde des Sceaux. Et de l’autre, le président qui, hier et aujourd’hui, semble déterminé à pointer négativement la magistrature et à poursuivre « une certaine immixtion dans ses affaires ».
Est-ce que la présente situation rehausse la magistrature qui doit appliquer les lois du gouvernement lorsqu’elles sont enfreintes ? Ne l’écrivez-vous pas vous-même : « il faut se méfier de la magistrature et, quand elle fait des fautes, la sanctionner. Dans ce constat, je ne vois pas que de la lucidité mais une sorte de contentement amer qui encaserne la magistrat dans une image purement négative ».
Pierre R.