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Commentaire de Reflex

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Reflex Reflex 23 juillet 2007 16:42

Quelle charge contre Eric Fotorino, soudain accusé de tous les maux, quand il se contente de rappeler une évidence ; le journalisme est un métier ! Quoiqu’en pensent les contributeurs pleins de bonne volonté des médias autoproclamés citoyens. Et, comme tout métier, il comporte des règles déontologiques strictes, de saines pratiques, des obligations au premier rang desquelles le respect de la vérité et du lecteur, passant par une stricte indépendance du rédacteur vis-vis de ses interlocuteurs comme de sa hiérarchie.. Ce n’est pas faire injureà Agoravox de rappeler ces évidences. En revanche, il convient de relever combien la presse professionnelle s’affranchit des règles qui devraient la gouverner. D’où, très certainement, la malaise grandissant qui saisit la profession face aux dérives mercantiles, à la complaisance et à l’asservissement à des contraintes politiques, économiques, voire éthiques. Fascinant nombre de jeunes tel un miroir aux alouettes, le journalisme se trouve victime de cet attrait. A titre d’exemple, plus de quatre cents jeunes sortent chaque année, diplôme de journaliste en poche, d’une université ou d’« une haute école francophone belge. Or, le nombre d’embauches ne dépasse guère les quarante par an. Les moins teances se recyclent d’emblée dans la »communication", anti-thèse du journalisme. Les plus volontaires, ou s’aventurent sur le périlleux statut dindépendant, se condamnant, sauf rarissime exception à la misère. Pressés de toutes parts, ces jeunes pouvus d’un bagage purement théorique ne bénéficient d’aucun encadrement, d’aucune transmission des valeurs, à la merci d’éditeurs sans scrupules aucun. Il s’ensuit, forcément, une perte de repèrees, de fréquents dérapages déontologiques, une bradage généralisé de la profession et, logiquement, une méfiance croissante du l’audience. Peu d’entre vous imaginent à quelle galère est soumise l’immense majorité de ces jeunes plumes, taillables et corvéables ad nauseam. Or, c’est sur ces talents galvaudés que reposera demain, la survie de la profession. Comment s’étonner alors de la dramatique perte de qualité de nos médias ? La pratique des « médias citoyens », apparus sur le net après avoir connu de belles heures dans quelques publications de haute tenue, ne doit pas masquer cette réalité. En effet, ce billet, émanant d’un journaliste fort de plus de 25 années de pratique tous azimuts, ne tend nullement à tenir pour négligeables ces nouveaux médias. A la condition qu’ils reconnaissent, à défaut de disposer d’une véritable rédaction professionnelle, qu’ils s’apparent davantage aux tribunes libres et cartes blanches ainsi qu’au courrier des lecteurs. Plutôt que fournisseurs de l’information, ils lui donnent une coloration, constituent un précieux baromètres d’une opinion privilégiée en ce qu’elle émane de citoyens cultivés, aptes argumenter un raisonnement écrit sur base d’une information venue d’ailleurs. Ce n’est pas là faire le procès de cete nouvelle agora, tout simplement en poser les limites et l’appeler à, dans la mesure du possible, dépassionner un débat qui n’a guère lieu d’être.


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