Le problème de l’université française est un serpent de mer, que chaque gouvernement traine comme un boulet en refilant la patate chaude au suivant.
Ce n’est sans doute pas le lieu pour en faire une analyse exhaustive, mais il est bon de se rappeler quelques éléments clés :
- le financement par étudiant dans nos université est très inférieur à celui dans la moyenne des pays de l’OCDE
- l’université a dû faire face à l’explosion de l’accès aux études supérieures pendant les années 80-90, avec des moyens limités
- les pressions des collectivités locales ont entraîné une multiplication des universités au détriment de leur qualité (mais rien n’a été fait pour permettre aux étudiants d’être mobile en leur proposant des hébergements convenables et abordables)
- les université souffrent d’un système administratif sclérosant, notamment au niveau comptabilité et ressources humaines
Que ce gouvernement s’attaque enfin à ce sujet est positif.
Les premières réformes, suites à l’abandon de quelques éléments idéologiques, vont dans le bon sens (même si le rôle du président d’université demande à être révisé).
La ministre actuelle est certes de droite, mais est politiquement condamnée à réussir, ce qui tempère sa vision idéologique d’une bonne dose de réalisme.
la question des droits universitaires doit être posée. L’enseignement, et notamment l’enseignement supérieur, est un investissement pour l’avenir. Investissement de la société bien sûr, mais aussi investissement individuel.
Est-il anormal de demander une contribution individuelle plus importante de la part des étudiants ? Je ne le pense pas, mais à certaines conditions :
D’abord, que cela ne soit pas pénalisant pour les moins aisés. cela exige uen revalorisation notable des bourses existantes, et leur extension à plus d’étudiants.
Ensuite, que cet contribution financière soit la plus égalitaire possible. A défaut de se baser sur les revenus des parents (méthode peu fiable), les étudiants doivent pouvoir avoir accès à des taux d’emprunts péférentiels quelque soit la filière envisagée et l’origine sociale.
Enfin, et surtout, cette contribution doit suivre et non précéder l’amélioration de l’enseignement et des infrastructures des universités ! Ce n’est qu’en proposant des conditions de qualité (enseignement, perpectives d’emplois etc...) que l’on pourra ensuite demander aux étudiants de contribuer plus à leur investissement dans leur propre avenir.