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Commentaire de Anka

sur La Fridamania, marque déposée mexicaine®


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Anka 25 juillet 2007 15:17

Merci pour cet article, je ne connaissais pas l’existence d’une telle « fridamania ». A quand les pansements « Frida » ???

Un commentaire pour vous conseiller d’écouter à l’occasion Angélique Ionatos, chanteuse envoûtante à tous points de vue, qui s’est penchée sur le journal de Frida Kahlo pour nous offrir un disque fabuleux (« alas pa’ volar »). smiley

On aimerait pouvoir apprécier une exposition charnue des oeuvres de Frida Kahlo. Dire qu’aucune reproduction ne saurait approcher la rencontre de visu avec une oeuvre est un cliché, mais pour ce que j’en sais, dans le cas de Frida Kahlo, c’est d’autant plus vrai que l’image qu’en a tout bon lycéen ayant étudié l’espagnol est celle d’une vague illustratrice dont les oeuvres sont au mieux symboliques au pire vraiment pratiques pour acquérir un fringant vocabulaire et quelques images d’épinal banales concernant le Mexique.

Et pourtant... Il faudrait pouvoir regarder ces corsets en plâtre, peints par elle, (sublimés ou tout simplement oubliés, refusés ?)qui loin de dire la douleur parlent de la façon dont l’art, pour elle, peut-être, la transcenda. Mais pas seulement. Il faudrait voir le métal martellé de certains de ses tableaux, frappé par elle pour y poser ses couleurs et sa symbolique. On a tendance à remâcher dans la biographie de l’artiste le compte de ses blessures physiques et amoureuses, comme pour mieux expliquer les oeuvres, pour leur donner un sens. Et cela me dérange un peu. Chez nombre d’artistes, on refusera souvent de lier l’oeuvre et le biographique, et sur cette femme, on ne peut s’empêcher de poser ce regard (condescendant ?). On objectera qu’elle-même en fit le sujet principal de ses oeuvres (seulement en apparence à mon humble avis), s’effaçant rarement, tant et si bien qu’elle illustre maintenant dans quelques livres scolaires le chapitre « autobiographie », une consécration (hum) en quelque sorte.

Personnellement, j’apprécie infiniment le film de Julie taymor qui recèle de nombreuses qualités, et qui notamment fait le lien entre les oeuvres de Kahlo et sa vie. Mais cette approche ne doit pas à mon sens être considérée comme une pâle lecture biographique des oeuvres. Elle est un parti pris : l’art s’abreuve à la vie. En tant que tel, il ne saurait se nourrir que d’elle. Dans ce film l’aspect biographique s’efface souvent devant les impressions graphiques, soulignant que l’art ne trouve pas sa solution dans le déchiffrement de la psyché de l’artiste. Ceux qui ont en mémoire ce film se souviennent certainement que la scène de l’accident de tramway est traité comme une explosion de couleurs, une épiphanie picturale en quelque sorte, avec sa part d’inexpliqué.

Ce film en forme de prisme renvoie très bien je trouve aux oeuvres de l’artiste, mêlant le soleil mexicain, le politique, l’intime, l’art pour l’art, avec la nécessaire ellipse qui nous rappelle qu’une lecture intimo-curieuse de ces oeuvres ne saurait suffire.


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