@ donegale
Je n’entrerai pas dans le débat sur les sources, crédibles ou non. Cette question est accessoire. Y a-t-il ou non des pendaisons en Iran ? Y a-t-il ou non des lapidations publiques en Iran ? Oui ou non ? La Justice iranienne est-elle exportable ?
Le 10 juillet 2003, Zahra Kazemi, photojournaliste canadienne, succombait à une hémorragie cérébrale dans un hôpital de Téhéran après avoir été battue au cours de sa détention. Après avoir tenté de dissimuler les causes de sa mort, les autorités iraniennes ont reconnu, le 16 juillet 2003, qu’elle avait été « battue ». La photojournaliste canadienne avait été arrêtée le 23 juin 2003 alors qu’elle prenait des photos à l’extérieur de la prison d’Evin, au nord de Téhéran.
Zahra Kazemi avait été successivement interrogée par des agents des services du Procureur général de Téhéran, par la police, à nouveau par les services du Procureur et enfin par des agents du ministère des Renseignements. Le rapport, de la commission d’enquête mise en place sur la demande du président Khatami, stipulait que la fracture cérébrale qui a entraîné la mort de la journaliste a été occasionnée au maximum 36 heures avant son hospitalisation, le 27 juin à minuit. D’après la chronologie établie par l’enquête, la fracture aurait été commise alors qu’elle se trouvait soit aux mains des services du procureur de Téhéran, Saïd Mortazavi, soit aux mains du ministère des renseignements.
Le corps de Zahra Kazemi a été inhumé dans la précipitation, à Chiraz (sud du pays), le 22 juillet 2003, contre la volonté de son fils, Stéphan Hachemi, de nationalité franco-canadienne et résident permanent au Canada. La mère de la journaliste a reconnu publiquement avoir été victime de pressions pour autoriser l’enterrement en Iran. Depuis, les demandes d’exhumation et de rapatriement du corps au Canada sont restées vaines.
Mahmoud Hashemi Shahroudi avait déclaré à l’époque : « L’important n’est pas qui a tué Zahra Kazemi, un agent du ministère des Renseignements, ou un membre des services du procureur de Téhéran, qu’importe ! Le tout, c’est de désigner un coupable ».
C’est de ce même Shahrudi dont il est question dans cet article. Il occupe maintenant la fonction de chef de l’autorité judiciaire d’Iran. Et c’est ce même personnage qui rassurait son vis-à-vis marocain en précisant que la Constitution iranienne confère au pouvoir judiciaire de larges attributions et garanties lui assurant l’indépendance à l’égard des pouvoirs législatif et exécutif. Il a également énuméré les principales juridictions en Iran.
En 2007, le fils de madame Zahra Kazemi, Stéphan Hachemi, attend toujours que justice soit faite.
Pierre R.